Walt Disney Animation Studios
Walt Disney Animation Studios
Walt Disney Animation Studios est la filiale de Walt Disney Pictures en charge des emblématiques Grands Classiques.
Walt Disney Animation Studios est la marque de prestige du groupe Disney en charge des œuvres animés cinématographiques. La marque fait office de pionnier avec le film Blanche-Neige et les sept nains, premier de son genre, et acquiert rapidement une image de qualité avec la production des films du siècle dernier, tel que Pinocchio, Bambi et Cendrillon. Le studio enchante toutes les générations avec dans les années 80 les très populaires La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion, puis dans les années 2010, Raiponce, La Reine des Neiges et Vaiana la légende du bout du monde, parmis tant d'autres succés.
Le département de production d'animation de Disney était dans un premier temps inclus dans la société Walt Disney Productions et ce n'est qu'en 1983 qu'une société spécifique pour la production cinématographique est établie. Aujourd'hui le groupe compte plusieurs filiales aux rôles bien définies, Walt Disney Animation Studios est la plus importante et la plus prestigieuse d'entre elles.
L’aventure commence en 1922, lorsque Walt Disney crée le studio Laugh-O-Gram, tournée uniquement vers les courts métrages réalisés en noir et blanc et basés sur les contes de fées et les histoires pour enfants populaires. Mais les coûts dépassent rapidement les revenus engendrés et le studio dépose le bilan l’année suivante. Si la tentative est un échec, elle permet de planter les racines de la future entreprise.
Fondée par Walt Disney et son frère Roy, dans le garage de leur oncle, la société Disney Brothers Studios voit le jour en 1923. Ils obtiennent un contrat de distribution pour leurs films avec les studios Winkler Pictures.
La première production de la marque est la série Alice Comedies (1924-1927), dans laquelle une jeune fille, filmée en prise de vues réelles, investit un monde de dessin animé.
En 1927, le studio se développe grâce à une nouvelle série, Oswald le lapin chanceux (1927-1943). Mais Walt Disney perd les droits du personnage, et la majeure partie de son équipe d'animation dans un même temps (retenus par le studio Winkler Pictures). De ce fait, il décide de prendre son indépendance en assurant à l'avenir ses droits d'auteur sur chaque création.
L'association créative de Walt Disney et de l’animateur talentueux Ub Iwerks, qui est à l'origine de l’apparence de la célèbre souris, donne naissance à la série Mickey Mouse (1928-1953). Le personnage acquiert une grande popularité dans le film Steamboat Willie (1928). S’il n’est pas le premier épisode de la série (il s’agit du troisième), il est en tout cas celui qui marque la naissance officielle du personnage grâce à l’accueil enthousiaste que lui réserve le public. Le bénéfice de la bande sonore synchronisée du cartoon contribue aussi à son succès.
Walt Disney sort une nouvelle série de dessins animés musicaux et enchanteurs, Silly Symphonies (1929-1939), caractérisés par son originalité et surtout sa qualité.
Des arbres et des fleurs (1932) est le premier dessin animé en couleur de la série, bénéficiant du procédé Technicolor.
En 1937, sort le court métrage Le Vieux Moulin de la série des Silly Symphonies. Il se distingue par l’usage d’une nouvelle technologie, la caméra multiplane, inventée par Bill Garity, un technicien des studios. La caméra permet de créer une remarquable impression de profondeur et sera utilisée dans les futurs longs métrages de Walt Disney.
Fort du succès de ses créations, parfois oscarisées, le studio lance les années suivantes de nouvelles séries consacrées aux personnages de Donald Duck (1937-1961), Dingo (1939-1953) et Pluto (1937-1951).
L'année 1937 marque aussi le début du premier âge d’or du studio.
La sortie au cinéma de Blanche-Neige et les sept nains, réalisé par David Hand, éclipse les autres longs métrages d’animation déjà parue en raison de ses impressionnantes innovations techniques et qualités créatives, ainsi que par l’impact qu’il suscite sur le public américain comme international. Considéré comme le premier chef-d’œuvre de l’animation par de nombreux cinéphiles, le film marque un record pour l’époque avec son budget de production de 1,48 million de dollars, très largement rentabilisé par les revenus engendrés à sa sortie et encore aujourd’hui. Certaines séquences nécessitent la technologie de la caméra multiplane. Walt Disney est également convaincu de l'importance de la présence de musique et de chansons pour accompagner le récit. La plupart des œuvres du studio continueront d’entretenir cette tradition.
Les importants revenus de Blanche-Neige et les sept nains permettent l’ouverture en 1939 du complexe des Walt Disney Studios à Burbank, ainsi que de nouveaux projets de longs métrages.
En 1940, la sortie de Pinocchio, de Hamilton Luske et Ben Sharpsteen, est très bien accueillie par le public. Néanmoins, la guerre en Europe et les pressions financières sur le marché américain ne permettent pas de dégager suffisamment de bénéfices.
Le film suivant, Fantasia, supervisée par Ben Sharpsteen, est l'oeuvre la plus expérimentale du studio. Elle marie l’animation et la musique classique pour un résultat fascinant. Novateur, le film utilise un procédé entièrement créé pour l’occasion, le Fantasound, précurseur du Dolby. Celui-ci permet de déployer un son stéréophonique en salle de cinéma. Malgré ses qualités indéniables, le film fait les frais de son exigence et souffre aussi du contexte économique fragilisé par la guerre à l’international. Son exploitation est un désastre, Fantasia se révèle un gouffre financier pour le studio, qui peinera à se relever de cet échec.
Le film peu coûteux Dumbo (1941), de Ben Sharpsteen, est produit dans l'objectif d'être vite rentabilisé.
Durant sa production une grève des studios débute avec pour principale revendication l'autorisation de représentation par des syndicats, ce dont Walt Disney s’oppose.
En 1942, le film Bambi, de David Hand et Perce Pearce, marque le cinéma par le réalisme de ses décors et de ses personnages, mais également par son histoire qui présente de nouveaux défis pour les studios, car le ton y est beaucoup plus grave et tragique que dans les films précédents. La scène de la mort de la maman de Bambi aura marqué des générations entières d’enfants, non pas pour sa violence, mais pour son réalisme. Le thème de la mort y est développé sans phare, en tant que concept brutal et irréversible. Les scénaristes, brillants, ont l’intelligence de suggérer les événements, ce qui laisse place à l’imagination du spectateur. En réalité, cette approche offre à la séquence une intensité dramatique rarement égalée. Malheureusement, le film n’obtient pas les résultats escomptés, victime du climat international et des effets de la grève.
Lorsque les États-Unis entrent dans la Seconde Guerre mondiale (en décembre 1941), l'armée américaine réquisitionne la plupart des bâtiments des studios et demande aux équipes de créer des films d'entraînement et d'instruction pour les militaires, aussi bien que des films de propagande.
En raison de ses tensions, le studio modifie son modèle de production. Les films deviennent alors des compilations de courts ou moyens métrages, appelés séquences. Ces compilations sont moins couteuses et permettent quelques revenus pour relancer les projets suspendus ou en lancer de nouveau. Une des conséquences de cette nouvelle politique est l'intégration de scènes en prise de vues réelles, rapprochant le studio de la production de films sans animation.
C’est dans ce contexte que sont produits les films Saludos Amigos (1943) et Les Trois Caballeros (1945) de Norman Ferguson (assisté par toute une équipe). Les deux films vantent les beautés de l'Amérique du Sud dans un mélange d’animation et de prise de vues réelles.
La Boîte à musique (1946) de Jack Kinney, Clyde Geronimi, Hamilton Luske, Joshua Meador et Robert Cormack, est un film d'anthologie composé de courts métrages musicaux, à l'image de Fantasia (sans jamais l'égaler).
Mélodie du Sud (1946) de Harve Foster et Wilfred Jackson, est un conte qui se déroule dans une plantation du vieux sud américain, juste après la Guerre de Sécession. Le film en prise de vues réelles met en scène l'Oncle Rèmus, qui narre les histoires de Frère Lapin, un personnage de dessin animé qui s'invite à l'écran. L'oeuvre est la plus controversée de la filmographie de Walt Disney, accusée de faire l'éloge d'un racisme paternaliste qui tendrait à justifier que les esclaves vivaient heureux.
Coquin de Printemps (1947), de Jack Kinney, Bill Roberts, Hamilton Luske et William Morgan, est composé de deux moyens métrages, Bongo, Roi du cirque et Mickey et le Haricot magique.
Mélodie Cocktail (1948), de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson, Jack Kinney et Hamilton Luske, est lui aussi un film d'anthologie réunissant des séquences musicales, pour un résultat très disparate.
Le Crapaud et le Maître d’École (1949) de James Algar, Clyde Geronimi et Jack Kinney est le dernier film compilé de cette époque. Il regroupe deux moyens métrages très réussis, l'amusant La Mare aux Grenouilles et l'inquiétant La Légende de la Vallée endormie, respectivement inspirés du roman Le Vent dans les Saules et de la nouvelle La Légende de Sleepy Hollow.
Ce dernier film n'a pas été diffusé dans les salles de cinéma français et a été distribué très tardivement sur le marché de la vidéo sur le territoire (en 2003, pour être exact).
Le Studio jouit d’un nouvel âge d’or dès le début des années 1950 grâce à la sortie de Cendrillon, de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske. Le film renoue avec le modèle de production passé.
Alice au pays des merveilles (1951) de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske, est tiré de l'oeuvre de Lewis Carroll. Le film est assurément l'opus le plus atypique de tous les Grands Classiques. Bien loin des standards du studio son ambiance générale frôle le psychédélisme et déroule d’innombrables et joyeuses bizarreries.
Peter Pan (1953), de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske, s'inspire lui aussi d'un classique de la littérature pour enfant, Peter et Wendy écrit par J. M. Barrie. Le film amène le public à la découverte du Pays Imaginaire dans un conte nourri par le mythe de l'enfant qui refuse de grandir.
La Belle et le Clochard (1955), toujours réalisé par le trio Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske, relève le défi de raconter une histoire d’amour entre deux chiens. Une idée qui peut paraitre saugrenue, pourtant le résultat à l’écran est saisissant.
L'oeuvre est aussi le premier long métrage d'animation à utiliser le format CinemaScope, un procédé de prise de vues et de projection qui consiste à anamorphoser l'image à la prise de vue pour la désanamorphoser à la projection, ce qui se traduit à l’écran par un format plus large.
Le succès du film La Belle au bois dormant (1959) de Clyde Geronimi n’est pas au rendez-vous malgré ses belles prouesses techniques et ses qualités esthétiques remarquables.
Le procédé de la xérographie est adopté pour réduire le budget de la production du film suivant, Les 101 Dalmatiens (1961) de Hamilton Luske, Clyde Geronimi et Wolfgang Reitherman.
Le système consiste à photocopier les dessins des animateurs directement sur celluloïd, en supprimant purement et simplement l’étape du tracé des contours à l’encre.
Après l’échec commercial de La Belle au bois dormant, et compte tenu des contraintes créatives liées aux 99 chiots à animer, le film n’aurait jamais pu voir le jour sans ce procédé.
S’ensuit le film Merlin l’Enchanteur (1963) de Wolfgang Reitherman, qui reçoit un accueil modeste du public.
En 1964, le chef d’œuvre Mary Poppins de Robert Stevenson popularise largement le genre du film hybride (mélange d’animation et de prise de vues réelles). Le film est magnifique sur tous les aspects. Aussi beau que poétique, il enchante le public avec ses chansons et sa magie. Son succès est total, tant critique que public.
Le studio est marqué par le décès de Walt Disney à la fin de l’année 1966.
Les projets en cours finissent d’être réalisés en suivant les dernières directives du fondateur. Son frère, Roy, décide de poursuivre son œuvre.
Le Livre de la Jungle (1967) de Wolfgang Reitherman sort quelques mois après la disparition de Walt Disney.
L’œuvre se distingue par sa qualité graphique élevée, sa créativité, ainsi que par la précision du travail des animateurs qui y ont contribué.
Mais le studio, en deuil, entre dans une longue période de léthargie, marquée par l'absence de projets d'envergure. En outre, l'entreprise fait face à une deuxième perte, Roy Disney, qui décède en 1971. Donn Tatum le remplace à la tête de la compagnie.
C’est dans ce contexte que sortent les nouveaux films du studio.
Les Aristochats (1970) de Wolfgang Reitherman est un film satisfaisant, mais souffrant d’un léger manque d’imagination artistique et d’ambition technique.
L’Apprentie Sorcière (1971) souffre de la comparaison avec le chef d’œuvres Mary Poppins avec lequel il partage de nombreux points communs, à commencer par son réalisateur Robert Stevenson.
Robin des Bois (1973), de Wolfgang Reitherman, est le dernier film imaginé par Walt Disney. Malheureusement, le résultat manque de moyens et d’ambitions, même si le spectacle demeure finalement un divertissement plutôt agréable.
Le studio réalise plus tard Les Aventures de Winnie l’ourson (1977), de John Lounsbery et Wolfgang Reitherman. Le film adorable réunit trois moyens métrages agrémentés de transitions inédites savamment intégrées. Il s’agit sans doute de l’œuvre la plus réussie, d’un point de vue artistique, de cette période morne pour le studio.
Les Aventures de Bernard et Bianca (1977), de John Lounsbery, Wolfgang Reitherman et Art Stevens, est un succès commercial qui ne permet pourtant pas aux studios Disney de sortir la tête de l'eau, après avoir accumulé autant d'insuccès.
Le film permet aussi le passage de flambeau entre les anciens animateurs et ceux de la nouvelle génération.
Peter et Elliott le Dragon (1977) de Don Chaffey retente l'expérience du film hybride, mais souffre, lui aussi, de la comparaison avec le modèle Mary Poppins. Pourtant l'oeuvre ne manque pas de charmes, malgré la présence de chansons un peu trop quelconques.
Rox et Rouky (1981), de Ted Berman, Richard Rich et Art Stevens, affirme le potentiel de la nouvelle équipe d'animateurs. Le film ne brille pas par son ingéniosité scénaristique ni par son audace, mais les personnages y sont très attachants, et l'animation y est très correcte. S'il ne convainc pas tout à fait la critique professionnelle, le public lui réserve, quant à lui, un triomphe.
En 1983, il y a de nouveaux changements à la tête de la société. Raymond Watson devient PDG du groupe pour un an seulement. En 1984, il est remplacé par Michael Eisner, autrefois président de la Paramount Pictures.
Depuis la fondation du studio en 1923, le département de production d'animation de Disney est inclus dans la société Walt Disney Productions (devenu Walt Disney Company). C’est en 1983 qu'une société spécifique pour la production cinématographique est établie. Elle est nommée Walt Disney Pictures et comprend alors tous les types de productions.
En 1986, Walt Disney Pictures est amputée de sa division principale, à savoir celle produisant les longs métrages d’animation, qui devient une filiale à part entière sous le nom de Walt Disney Feature Animation.
Entre temps, la division long métrage d'animation tente une immersion dans le genre de la fantasy avec le sous-estimé Taram et le Chaudron Magique (1985), de Ted Berman et Richard Rich. L'œuvre est jugée trop sinistre par le public des années 80, mais au regard d’aujourd’hui, on constate qu'elle se révèle en réalité d’une grande audace, d’une originalité bienvenue et surtout d’une créativité esthétique largement déconsidérée.
Basil, détective privé (1986), réalisé par Burny Mattinson, David Michener, Ron Clements et John Musker, s'inspire des enquêtes du célèbre Sherlock Holmes. Avec ce film le studio retrouve des codes confortables qui lui sont plus familiers, à savoir des souris anthropomorphes et un genre plus conventionnel. La production sans prétention ne fait pas de miracle mais à l'avantage d'être rentable contrairement a la tentative déficitaire du précédent film.
Même constat pour Oliver & Compagnie (1988) de George Scribner où nous retrouvons les coutumiers du genre, nos compagnons à quatre pattes, des chiens (et un chat), pour une prise de risque minimale. Toutefois, si le film n'est pas novateur pour ce qui est de ses qualités créatives, l’animation y est soignée et le film cartonne au box-office.
Le troisième âge d’or de la firme débute en 1989, lorsque le studio fait le pari d'un nouveau film de princesse, avec une oeuvre inspirée du conte d’Andersen, La Petite Sirène, réalisé par le duo Ron Clements et John Musker. Walt Disney Feature Animation renoue aussi de manière franche avec le film musical, et pour l’occasion la production prend des airs de spectacle de Broadway, une habitude que le studio n’est pas prêt de laisser tomber.
Bernard et Bianca au pays des kangourous (1990), réalisé par Hendel Butoy et Mike Gabriel, est la première suite d’un Grand Classique de l’histoire du studio. Le film est aussi le premier long métrage à être colorié et édité par ordinateur, avec un rendu sublime. Le film est pourtant l’un des plus gros échecs du studio, une sentence très injuste, surtout lorsqu'on observe la qualité globale de la production jusqu'alors inégalée.
La Belle et la Bête (1991), de Gary Trousdale et Kirk Wise, est acclamé de façon unanime par la critique et par le public. Avec ce film, Walt Disney Feature Animation renait véritablement. L'oeuvre est un enchantement, offrant au genre son premier oscar grâce à une bande originale magnifique. Si les artistes Disney avaient déjà prouvé par le passé l’importance des chansons et de la musique dans leurs productions, La Belle et la Bête marque l’apothéose de cette volonté.
Aladdin (1992), de Ron Clements et John Musker, amène le public dans une arabesque fascinante, sans jamais oublier la dimension comédie musicale qui désormais va de pair avec les Grands Classiques Disney.
C’est avec Le Roi Lion (1994) de Roger Allers et Rob Minkoff que le studio atteint l’apogée de sa gloire. Le chef d’œuvre est très régulièrement cité en tête des listes des films d’animation préférés du public. À sa sortie il bat tous les records en devenant le plus gros succès d’animation de tous les temps. Rien d’étonnant à cela, le film est tout simplement sublime.
Pocahontas, une légende indienne (1995) de Mike Gabriel et Éric Goldberg, s’attaque à un fondement de l’histoire de l’Amérique, la colonisation des peuples amérindiens. L'oeuvre idéalise l’histoire d’un personnage qui a véritablement vécu, une première dans un Grand Classique, même si finalement la véritable histoire de Pocahontas est assez éloignée de ce qui est raconté dans le film. La production utilise toujours les codes Disney pour un résultat fascinant.
Les productions de Walt Disney Feature Animation sortie après 1995 commencent à recevoir un accueil plus mitigés par le public, bien que certains films ne manquent pas de mérite, comme Le Bossu de Notre-Dame (1996), de Gary Trousdale et Kirk Wise, qui épate par la beauté de son animation.
Hercule (1997) de Ron Clements et John Musker, bénéficie d’une nouvelle esthétique plus dynamique. Le film est un beaux succès, mais n'atteint pas les sommets occupés par Le Roi Lion et La Belle et la Bête.
Mulan (1998) de Barry Cook et Tony Bancroft, s'inspire de la légende chinoise de Hua Mulan, une jeune fille qui se déguise en homme pour prendre la place de son père trop vieux pour partir à la guerre. Le film est extrêmement bien accueillie, et d'autant plus en France.
Tarzan (1999), de Kevin Lima et Chris Buck, est visuellement de toute beauté. Les décors sont somptueux. La musique signé Phil Collins contribue aussi a la réussite du film. Les critiques sont enthousiastes et le public convaincu.
Toutefois, cette production clôture une décennie de succès pour le studio emblématique de la firme, qui va connaitre une nouvelle période difficile.
Fantasia 2000 (en 2000, bien sûr), supervisé par Don Hall, rend hommage à feu Walt Disney qui souhaitait une continuité à son Fantasia originel. L’œuvre est un effort de style remarquable, empreint d’une nostalgie réconfortante. Un vrai bijou, presque aussi beau que la pièce d’origine.
La même année, le studio produit deux autres films.
Tout d’abord Dinosaure, de Ralph Zondag et Éric Leightonleur. Première production en image de synthèse de Walt Disney Feature Animation, l’œuvre présente aussi la particularité de faire évoluer ses personnages dans des décors naturels en prises de vues réelles. Le film ambitieux (l’un des plus chers de son époque) jouit d’une bande-son somptueuse, mais pêche un peu par son manque de rythme.
Kuzco, L'Empereur mégalo (2000) de Mark Dindal, est un film sympathique et hors-norme qui mise tout sur son humour.
En 2001, Walt Disney Feature Animation change de direction artistique avec Atlantide, L’Empire perdu, de Kirk Wise et Gary Trousdal. Inspiré des œuvres de Jules Verne, la production s'essaie à un style visuel qui se distingue de ce qui se faisait jusqu'alors. Malgré ses immenses qualités, le film est boudé par le public, plus intéressé par le Shrek des studios DreamWorks.
D'ailleurs, le studio Disney est désormais taxé de ringardise par les spectateurs. À cette époque de transition, Walt Disney Feature Animation ne rivalise pas avec les productions modernes employant l’animation 3D.
Lilo & Stitch (2002) de Chris Sanders et Dean Deblois, est un doux mélange entre les genres de la science-fiction, du drame et de la comédie, avec une bande-son empruntée à Elvis Presley. Le film est l'un des plus rentable pour le studio durant cette époque désenchanté.
La Planète au Trésor – Un nouvel univers (2002) de Ron Clements et John Musker est bizarrement l’un des plus gros échecs financiers du studio. L’œuvre qui revisite le roman L’île au Trésor de Robert Louis Stevenson est d’une beauté visuelle incroyable, pourtant il ne rencontre pas son public. On peut observer depuis notre époque l’immense injustice de ce résultat.
Walt Disney Feature Animation vit ses derniers moments dans l’animation 2D car la transition vers la 3D a déjà été actée. Et le bilan correct au box-office de Frère des Ours (2003) de Aaron Blaise et Bob Walker, n’y changera rien.
En revanche, l’échec du conventionnel mais laborieux La Ferme se rebelle (2003) de Will Finn et John Sandford, tend à justifier l’urgence du changement de modèle.
Le studio teste son premier film entièrement réalisé en animation 3D sur le public. Chicken Little (2005), réalisé par Mark Dindal, est une belle réussite, mais l'oeuvre n’égale pas du tout les créations de Pixar.
En 2006, suite à l'achat de Pixar Animation Studios par le groupe Disney, John Lasseter, cofondateur de Pixar, est nommé directeur de la création des deux sociétés d'animation. Une très bonne nouvelle pour l'avenir des productions Walt Disney Feature Animation.
Le studio sort son deuxième film entièrement réalisé en animation 3D, Bienvenue chez les Robinson (2007), de Stephen J. Anderson. L'oeuvre plutôt modeste ne marque pas vraiment les esprits.
La même année, Walt Disney Feature Animation est rebaptisé Walt Disney Animation Studios, au profit d’une politique d'harmonisation des filiales.
Le studio, reprit en main, nous présente le film Volt, Star malgré lui (2008) de Byron Howard et Chris Williams, une œuvre qui semble reprendre du poil de la bête. S'il n’égale pas les chefs d’œuvres des années 90, le film nous laisse deviner le quatrième âge d’or qui pointe doucement, mais surement. Le résultat graphique donne aussi l'occasion aux Walt Disney Animation Studios de prouver qu'ils maitrisent presque aussi bien l’animation 3D que le Studio Pixar, qui garde tout de même une petite longueur d’avance (pour le moment).
Le studio renoue exceptionnellement avec l’animation 2D le temps d'un long métrage. La Princesse et la Grenouille (2009), du désormais célèbre duo Ron Clements et John Musker, est une véritable déclaration d’amour aux Grands Classiques des années 90. Le film flirt littéralement avec le sublime et saura satisfaire tous les partisans du "c'était mieux avant".
L’année 2010 augure le meilleur pour les Walt Disney Animation Studios qui entament leur quatrième et inespéré âge d’or avec le chef d’œuvre Raiponce (2010), de Nathan Greno et Byron Howard. Les réalisateurs ont bien compris que les films Disney devaient revenir aux sources tout en conservant une esthétique 3D dans l’air du temps. Le film rejoint le palmarès des Grands Classiques dont les premières places en tête étaient jusqu’alors majoritairement réservées aux œuvres des années 90.
Et ce vent de succès ne fait que commencer...
Stephen J. Anderson et Don Hall remettent à l’honneur le petit ourson jaune de la forêt des rêves bleus pour un nouveau film en 2D, intitulé sobrement Winnie l’Ourson (2011). Cette production honnête revient, comme il se doit, aux Walt Disney Animation Studios.
Les Mondes de Ralph (2012) de Rich Moore annonce l'arrivée des Walt Disney Animation Studios dans la modernité, avec une intrigue se déroulant dans un monde de bornes d’arcades des plus inattendus. De toute évidence, la nouvelle direction artistique insufflée par John Lasseter porte ses fruits, et le film est récompensé par un très bel accueil du public.
Et que dire du raz-de-marée La Reine des neiges (2013) réalisé par Chris Buck et Jennifer Lee, si ce n'est qu'il écrase tout sur son passage ? Son entêtante chanson Libérée délivrée contribuera à renouer complétement le public avec les comédies musicales animées, jusqu’à exaspérer les parents du monde entier. Le film devient le plus gros succès de son époque, redonnant à la marque Disney sa carrure de leader dans l’industrie.
Les Nouveaux Héros (2014) de Don Hall et Chris Williams, marque l’intérêt que porte Disney aux produits Marvel fraichement acquis (Big Hero 6, dont s’inspire le film, est un comics Marvel). L'oeuvre superbe est, là encore, un véritable succès.
Le studio plus que jamais dans une belle phase créative, continue de produire de nouveaux succès, avec l’excellent Zootopie (2016) de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush. L'histoire nous amène a la découverte d'une jungle urbaine barrisante de vies.
Le sublime Vaiana, La Légende du bout du monde (2016) de Ron Clements et John Musker, s’inspire joliment de la mythologie polynésienne et nous amène en voyage dans des paysages paradisiaques.
Dans Ralph 2.0 (2018), réalisé par Rich Moore et Phil Johnston. Ralph et Vanellope partent à la découverte de l’internet, un monde qui repousse le champ des possibles. Le film nous sert aussi un fan service des plus inattendues, avec une autodérision surprenante. Du jamais vu pour le studio...
Le trés attendue, La Reine des Neiges II (2019), toujours réalisée par Chris Buck et Jennifer Lee, affiche un résultat visuellement bluffant et nous enchante avec des chansons envoutantes. Un vrai bonheur.
Aprés avoir été repoussé à plusieurs reprises dans l'espoir qu'il soit diffusé dans les salles de cinéma, le film Raya et le dernier dragon (2021), de Don Hall et Carlos Lopez Estrada, sort finalement sur la plateforme Disney+.
Le film suivant bénéficie quant à lui bel et bien d'une sortie au cinéma. Encanto (2021), de Jared Bush, Charise Castro Smith et Byron Howard, nous emmêne dans un mystérieux endroit niché au cœur des montagnes de Colombie, où la fantastique famille Madrigal habite une maison enchantée.
Avalonia, l'étrange voyage (2022), de Don Hall, s'inscrit dans le genre de la science-fiction, très peu exploité par la marque. Le film nous présente les Clade, une famille d’explorateurs qui descend au centre d’Avalonia, pour trouver le mal qui ronge le pays.
Pour célébrer ses 100 ans de création, les studios Disney nous proposent une nouveauté dans leur catalogue, celle de combiner l’animation 3D et traditionnelle à l’aquarelle, sur les thèmes majeurs de nombreux Classiques ayant fait leurs succès. Wish - Asha et la bonne étoile (2023), de Chris Buck et Fawn Veerasunthorn, regorge également de nombreux clins d’œil pour les productions les plus appréciées du public. L’histoire met en scène une jeune fille de 17 ans qui lance un appel passionné aux étoiles dans un moment de besoin. C’est alors qu’elle rencontre Star, tombée du ciel pour lui venir en aide.
Sociétés de production associées à Walt Disney Animation Studios
Films associés à la société de production d'animation Walt Disney Animation Studios
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