La Boîte à musique

Cinéma
La Boîte à musique
Genre
Film d'anthologie
Musical
Comédie
Technique
Animation 2D

La Boîte à musique

Cinéma

Infos techniques

Durée

75 minutes

Date de sortie en France

Pays d'origine

États-Unis : sortie le

Réalisation

Jack Kinney
Clyde Geronimi
Hamilton Luske
Josh Meador
Robert Cormack

Société de production

Walt Disney Productions

Distinction

Meilleur film d'animation au Festival de Cannes (1946)

Synopsis

Fresque musicale emmenant le spectateur dans différents univers visuels.

Critique

Ordinaire

Un Fantasia au rabais

Compilation de dix courts métrages reprenant le principe de Fantasia, la Boîte à musique présente plusieurs séquences explorant la musique de divers genres, Classique, Jazz, Swing et Populaire, ainsi que de courtes histoires sous forme de cartoon, pour un résultat hautement désordonné.

C’est à La Boîte à musique que l’on doit les courts métrages Pierre et le Loup et La Baleine qui voulait chanter au Met, souvent rediffusés indépendamment à la télévision. À l’exception de quelques séquences qui relèvent légèrement le niveau, le film ne saura pas satisfaire notre curiosité.

 

La Boite à musique image 1

 

Les points forts


La boîte à musique n’égale jamais la qualité et la beauté atteint dans Fantasia, mais recèle tout de même quelques séquences sympathiques. Blue Bayou, prévu à l’origine pour Fantasia, suit l’envol d’un oiseau majestueux du marais au clair de lune. La séquence onirique est plutôt satisfaisante, même si elle risque d’ennuyer les plus jeunes d’entre nous. Mais les enfants, s’ils en ont la patience, pourront trouver un intérêt dans l’histoire de Pierre et le Loup, dans laquelle on retrouve toute la pâte des artistes du studio de l’époque. La séquence revisite le célèbre conte musical russe, avec humour et simplicité (mais manque cruellement d’accroche). Les chapeaux amoureux de la séquence A Love Story développent une idée intéressante et un contexte prometteur, celui des objets qui prennent vie, même si la mise en scène est un peu trop prévisible. Enfin La Baleine qui voulait chanter au Met clôture le spectacle d’une manière abrupte et surprenante, empreint d’une remarquable dramaturgie (peut-être le seul élément réellement digne d’intérêt ici).

 

La Boite à musique image 2

 

Les points faibles


La forme désordonnée de la production ne présente aucun lien entre les séquences. Le film fait l'effet d'un improbable capharnaüm dans lequel toutes les créations et les fonds de tiroir du studio ont été balancés afin d'engendrer rapidement un bénéfice facile et salvateur. Cette production ne saurait être considérée comme un véritable long métrage, rien de plus qu'un film de compilation dans sa forme la moins noble du terme (puisque dépourvu d’harmonie et de cohérence).

L’animation est bien entendu de bonne facture, mais demeure toutefois la moins aboutie de l’histoire du studio. Les musiques et les chansons dans l'air du temps inscrivent l’œuvre dans son époque, si bien qu’elle accuse désormais son âge. La boîte à musique souffre évidemment de la comparaison avec Fantasia, ce qui condamne le film à un statut de compilation au rabais.

La moitié des séquences du film sont au mieux quelconques, au pire décevantes. La séquence de Jazz, qui met en scène des adolescents qui dansent, manque d’intérêt, d’ambition, et déplore une animation scolaire, pas franchement digne des artistes du studio, tout comme la séquence des instruments personnifiés qui malgré de belles idées visuelles ne parvient pas à combler nos attentes. La poésie des tableaux A Ballad in Blue et Ballade Ballet manque d’idée et de soins dans le détail. L’histoire de Mighty Casey, un joueur de baseball qui ne parvient plus à toucher une balle, dénote par son style cartoonesque. À défaut de nous amuser, la séquence nous ennuie fermement à cause d’un style graphique décevant.

 

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En conclusion


Un trop grand nombre de tableaux nous laisse un goût d’inachevé, et le film apparaît malgré lui comme une tentative désastreuse d’accorder des courts métrages sans réelle intention créative globale. En définitive, il intéressera uniquement les fans et les collectionneurs, mais ennuiera le plus large du public.

Le dixième long métrage d’animation des studios Disney se classe sans aucun doute au pied de la liste du catalogue des Grands Classiques en raison de son manque criant d’ambition. La firme elle-même semble désavouer complètement le film qui n’est même pas proposé sur la plateforme Disney+ et qui demeure aujourd'hui introuvable dans sa forme complète sur le marché de la vidéo. Pour autant la qualité du travail des animateurs sur ce film, le sauve de la note minimale. En dépit de ses faiblesses, on ne peut décemment pas juger cette œuvre de médiocre.

 

La Boite à musique image 4

 

Avis rédigé par Guillaume H. le , d'après une version originale

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