Alice au Pays des Merveilles

Cinéma
Alice au pays des merveilles
Genre
Aventure
Fantastique
Musical
Technique
Animation 2D

Alice au Pays des Merveilles

Cinéma

Infos techniques

Titre original

Alice in Wonderland

Durée

75 minutes

Date de sortie en France

Pays d'origine

États-Unis : sortie le

Réalisation

Clyde Geronimi
Wilfred Jackson
Hamilton Luske

Société de production

Walt Disney Productions

Budget

$ 3, 000, 000

Synopsis

Alors qu'elle se repose sous un arbre, Alice voit passer un lapin blanc criant " Je suis en retard ". Curieuse, elle le suit et tombe dans un puits. Elle se retrouve dans un monde étrange où se côtoient diverses créatures, certaines amusantes, d'autres terrifiantes, comme la Reine de Coeur qui veut couper la tête à tout le monde.

Critique

Honorable

Coup de coeur

Incontournable de l'animation

Disney au pays de l'absurde

Assurément l’un des opus le plus atypiques de tous les Grands Classiques Disney, Alice au pays des merveilles pousse le studio hors de sa zone de confort. Les artistes explorent ici non pas un conte de fées mais des incontournables de la littérature britannique, Les Aventures d’Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir de Lewis Carroll. Ces deux histoires surréalistes sont très difficiles à adapter au cinéma en raison de leur humour orienté sur le non-sens, leurs jeux de mots alambiqués, leurs longues tirades métaphoriques et surtout leurs narrations décousues, voir épisodiques. Le résultat de cette adaptation accuse malheureusement le poids de toutes ces complexités.

L'histoire est celle d'une petite fille plongée malgré elle dans une aventure onirique dans laquelle elle visite le pays des merveilles, un endroit saugrenu où vivent des énergumènes plus farfelus les uns que les autres et qu’elle essaie tant bien que mal de raisonner.

Lors de sa première sortie, le film ne convainc pas le public. Walt Disney, lui-même, déclare qu’il ne l'apprécie pas. Cependant, l’œuvre retrouve un regain d’intérêt à la fin des années 60 avec l’apparition de la mouvance hippie, qui plébiscite tous ses aspects psychédéliques de la production.

 

Alice au pays des merveilles image 1

 

Les points forts


Il y a de nombreuses raisons d’aimer ce Grand Classique, à commencer par sa grande audace et son originalité. L’œuvre est empreinte d’une aura unique. La grande panoplie de personnages nous offre un éventail de visuel varié, en dépit du fait qu’ils partagent entre eux de grandes similitudes dans leurs traits de personnalités (notamment par le fait qu'ils soient tous fous). Les dialogues burlesques ne manquent pas de saveurs et d’humour. Le rythme est maîtrisé, même s’il dénote par l’aspect épisodique de l’histoire. L’animation est plus soignée que dans le film précédent. Les artistes font preuve d'une immense ingéniosité en développant des trouvailles visuelles riches et variées. L’esthétique et les décors surréalistes sont excellents, mais ils sont aussi très déstabilisants. L’ambiance globale du film ne semble pas avoir été pensée pour réconforter le public, mais plutôt pour s’opposer aux schémas conventionnels que les dessins animés nous inspirent, ce qui peut parfois s'avérer incommodant. L’œuvre ne manque pas d’idée, chaque séquence est une invitation à l’émerveillement qui traduit assez joliment les délires littéraires de Lewis Carroll.

 

Alice au pays des merveilles image 2

 

Les points faibles


Comme dans le roman, le film déroule plusieurs séquences, qui apparaissent souvent comme indépendantes les unes des autres. L’histoire fragmentée manque d’homogénéité. La relation entre les personnages se résume toujours à un choc des discernements : une Alice qui tente de raisonner un fou ou un fou qui tente de convaincre une Alice perplexe. Le personnage d’Alice est parfois antipathique, on éprouvera des difficultés à s’attacher à elle. La jeune fille est entièrement passive dans sa propre histoire, réduite à un rôle de touriste dépassé par les événements. Les chansons ne sont pas les plus jolies du répertoire du studio, par ailleurs Alice chante presque faux, c'est un parti-pris si l'on en croit les témoignages des équipes de production, mais un parti-pris plutôt discutable.

L’absurdité des dialogues, des personnages et de l’univers savent nous surprendre, mais cette folie intentionnelle peut aussi nous mettre mal à l’aise. Les enfants auront du mal à comprendre ce qu’ils regardent et risquent d’être plongés dans une grande confusion rédhibitoire. On relève aussi un manque de douceur et de rondeur (dans l’histoire) qui dénote d’avec les grands classiques habituels.

 

Alice au pays des merveilles

 

En conclusion


L'adaptation des studios Disney de cet étonnant classique littéraire implique toute la contradiction d’une telle entreprise, car il faut bien l’admettre les univers de Disney et de Lewis Carroll sont finalement particulièrement éloignés, et le mariage ne pouvait pas se faire sans heurts. Aussi, il aura fallu que les artistes du studio trouvent un peu de cohérence et de lien au milieu de ce pays des merveilles fantasmagorique, quitte à réduire l’histoire à une simple expédition onirique dans laquelle Alice s’avère être une spectatrice au même titre que le public lui-même.

Loin des Disney standard, Alice au pays des merveilles se révèle un objet de divertissement autant qu’un objet de curiosité. En premier lieu mal aimé du public, le film est finalement entré au fil du temps au panthéon des Classiques animés les plus populaires.

 

Alice au pays des merveilles image 4

 

Avis rédigé par Guillaume H. le , d'après une version française

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