Dumbo
Genre
Comédie
Musical
Technique
Animation 2D

Infos techniques

Titre original

Dumbo

Durée

64 minutes

Date de sortie en France

Pays d'origine

États-Unis : sortie le

Réalisation

Ben Sharpsteen

Société de production

Walt Disney Productions

Budget

$ 950, 000

Distinction

Oscar de la meilleure partition pour un film musical (1942)
Grand Prix du dessin animé au Festival de Cannes (1947)
Entrée dans le National Film Registry (2017)

Synopsis

Une cigogne égarée apporte à Mme Jumbo un éléphanteau qui dévoile des oreilles aussi grandes que des ailes. Le petit se voit affublé du nom de Dumbo.

Critique

Honorable

Incontournable de l'animation

Un ode à la tolérance

La production au budget réduit de Dumbo, sortie en 1941, avait pour but de compenser les faibles recettes de Pinocchio et de Fantasia qui n'avaient pas obtenu les résultats escomptés (notamment en raison des conséquences économiques liées à la Seconde Guerre mondiale). Malgré un format plus court, une animation qui ne présente aucune marge d’évolution et un scénario sans grande prétention, le quatrième Classique des studios Disney devient malgré tout l’un des préférés du public, grâce notamment à sa simplicité bienvenue et sa grande intensité émotionnelle.

 

Dumbo image 1

 

Les points forts


Émouvant, le scénario de Dumbo, basé sur l’histoire éponyme d’Helen Aberson, touche une corde sensible en prenant pour thème un sujet qui concerne tous les enfants du monde à un moment ou à un autre de leur vie, celui de la différence et de l’acceptation de soi. Dumbo est un éléphanteau qui découvre rapidement qu’il est la risée de ses congénères en raison de ces oreilles démesurément grandes. Heureusement, l’irrésistible bébé pachyderme va vite apprendre que sa différence est une force exceptionnelle. S’inscrivant dans le registre du Vilain Petit Canard, l’histoire ne saurait laisser personne indifférent, grâce à sa puissance émotive. Les personnages sont aussi incroyablement attachants, d'ailleurs Dumbo aura su gagner sa place au sommet des animaux les plus mignons de la grande famille Disney.

Bien que certains aspects du film soient vieillissants, on ne saurait les qualifier de défauts, car ils s'inscrivent dans une dimension nostalgique des plus chaleureuses. L’humour, par exemple, est un peu dépassé, mais il reste empreint d’une délicatesse et d’une poésie comme on en trouve que dans le cinéma du siècle passé. Les dialogues sont rares, et on y relève beaucoup de tendresse. L’esthétique du film n’est pas aussi magique que dans les films passés (ou à venir), mais le cadre spatial qui s’inscrit dans l’univers du cirque reste grandement divertissant.

L’animation ne cherche pas à se perfectionner et se repose grandement sur ses acquis. Pourtant, le film se classe tout de même bien largement au-dessus de ce qui se fait par les concurrents (qui d’ailleurs ne produisent plus aucun long métrage durant cette période troublée).

L’œuvre nous marque surtout grâce à l'innocence de l'éléphanteau, très bien illustré dans ses attitudes par les artistes talentueux du studio, qui une fois de plus s’illustrent dans cette discipline. Le studio s’offre aussi une petite excentricité avec la séquence des éléphants roses, qui demeure un petit bijou de l’animation surréaliste, et dont la joyeuse folie chamboule les propres standards de la maison. La séquence cosmique, presque psychédélique, est incroyablement efficace et attractive.

 

Dumbo image 2

 

Les points faibles


Au-delà de la simplicité de l’histoire, le film déplore un rythme en dent de scie, avec certaines séquences trop superficielles. Par exemple, le personnage du train du bonheur, qui fait office d’introduction au film, manque de cohérence avec le reste du contenu. Déjà, il est le seul objet inanimé insufflé de vie de l'histoire, un détail qui nous fait nous demander si le personnage ne s’est pas trompé de long métrage. Par ailleurs, il n’apporte pas vraiment de plus-value à l'intrigue, même s’il s’avère au demeurant très sympathique.

Si le format trop court nous laisse rapidement sur notre faim, on imagine qu’un format plus long aurait risqué de nous ennuyer. L’équilibre de l’œuvre a été considéré avec des raisons primordiales d'économies budgétaires. Bien sûr, la politique appliquée, à ce moment précis de l'histoire du studio, est largement compréhensible, néanmoins le résultat à l'écran, lui, souffre des conséquences de cette décision.

Excepté la chanson de la maman de Dumbo, qui nous arrache le cœur, le secteur de la musique ne semble pas avoir bénéficié du même soin que pour les productions précédentes. Nous y verrons là, sans doute, un autre élément impacté par les restrictions de la production.

Enfin, la fin du film est également un peu décevante, voire carrément énervante, car elle est largement complaisante à l’égard du monde du cirque. On aura aussi le sentiment que le dénouement n’est pas rédempteur pour Dumbo et sa maman, qui devront continuer à travailler pour cet affreux directeur de cirque, malgré tous les mauvais traitements infligés. Cette conclusion place le film tout entier dans un contexte presque tragique, alors que les auteurs semblaient davantage à la recherche d'un véritable happy-end. En outre, les événements dans les dernières minutes de film se bousculent et nous donnent l’impression que la séquence a été bâclée. Une dernière impression qui entache un spectacle pourtant très honorable.

 

Dumbo image 3

 

En conclusion


C'est certain, Dumbo mérite son succès, ne serait-ce que pour la scène déchirante de la berceuse de la maman de Dumbo, qui arracherait une larme aux cœurs les plus insensibles.

Ce film occupe une place importante dans le cœur des fans de Disney, et il est très facile de comprendre pourquoi. Malgré le fait que l’œuvre déplore quelques faiblesses, les qualités l'emportent sur le plaisir éprouvé.

 

Dumbo image 4

 

Avis rédigé par Guillaume H. le , d'après une version française

Production

Portrait

Dossier