Les Trois Caballeros

Cinéma
Les Trois Caballeros
Genre
Musical
Comédie
Technique
Animation 2D
Hybride (mélange d'animation et de prises de vues réelles)

Les Trois Caballeros

Cinéma

Infos techniques

Titre original

The Three Caballeros

Durée

71 minutes

Date de sortie en France

Pays d'origine

États-Unis : sortie le

Réalisation

Norman Ferguson

Société de production

Walt Disney Productions

Synopsis

Pour son anniversaire, Donald se voit offrir une énorme boite contenant des films de son séjour au Mexique. Pour le plus célèbre des canards, il est temps de visionner les souvenirs passés en compagnie de ses vieux amis.

Critique

Ordinaire

Saludos de nuevo amigos

Les Trois Caballeros peut être considéré comme la suite de Saludos Amigos en raison de leurs nombreuses similitudes, sur le fond comme sur la forme. Sorti aux États-Unis en 1944, le neuvième long-métrage d’animation produit par les studios Disney n’est proposé à la France qu’en 1948 en raison de l’arrêt économique du secteur cinématographique dans le pays durant la Seconde Guerre mondiale.

Comme dans Saludos Amigos, nous retrouvons ici des séquences animées, reliés les unes aux autres par des ponts scénarisés mettant en scène les tribulations de Donald Duck et ses amis locaux, dans le but de promouvoir les beautés de l’Amérique latine, avec toutefois une dimension beaucoup plus éloignée du film documentaire que le film précédent.

 

Les Trois Caballeros image 1

 

Les points forts


Les Trois Caballeros partage les qualités (et les défauts) de Saludos Amigos. Donald Duck amène une nouvelle fois le public en voyage dans les pays d'Amérique latine, ceux qui n’ont pas été visités dans le premier film. À cette occasion, il retrouve José Carioca le perroquet brésilien, chez lui au Brésil, puis il explore le Mexique avec le coq Panchito Pistoles. Plusieurs thèmes sont abordés, dont les traditions et les danses locales. Le film mêle animation et prise de vue réelle, il fait également usage du procédé Technicolor pour le plus grand plaisir des yeux. Ici, exit le narrateur en voix off, ce sont désormais les protagonistes qui font office de maîtres de cérémonie, et c’est beaucoup mieux comme ça.

L’animation est toujours aussi innovante grâce à l’association des personnages animés et des acteurs en chair et en os qui permettent de nombreuses possibilités scénaristiques. Toutefois, les animateurs, bien que talentueux, ne semblent toujours pas viser l’excellence et se reposent encore sur les acquis du studio. Le résultat demeure toutefois très satisfaisant. L’humour et l’ambiance légère sont des aspects plaisants de la production. Les musiques latines sont plus que jamais entraînantes. Le tableau de la fiesta au Mexique, durant laquelle Donald tente de séduire la señorita est clairement le point le plus divertissant et le plus sympathique de l’œuvre.

 

Les Trois Caballeros image 2

 

Les points faibles


Le film accuse un très grand nombre de défauts, à commencer par un scénario inexistant. Les séquences manquent d’intensité, la succession de tableaux plombe le rythme, et surtout le résultat final manque d’harmonie et d’intérêt. Le modèle du film est très insatisfaisant. On ressent trop le manque d’enjeu de la production, pire encore, son manque d’ambition criant.

Comme son aîné et tous les films compilés du studio qui seront produits après lui, Les Trois Caballeros ne brille ni par son authenticité ni pour ses qualités narratives. Originale sans vraiment l'être, cette suite de tableaux est souvent ennuyeuse. L’absence d’intrigue et de dimension dramatique peut carrément nous rebuter. Le voyage, qui amène Donald et ses amis dans le folklore du Mexique et des pays voisins, dans la deuxième moitié du film, est interminable et pas franchement des plus intéressants.

Si la séquence de la plage tente de faire le plein d’humour, on regrettera surtout la maladresse des auteurs à l'égard de la gent féminine. Le résultat a d’ailleurs provoqué de nombreuses réactions négatives dans les critiques de l’époque en raison du caractère sexuel du film, largement exagéré si on le considère depuis notre époque (le seul problème que l'on peut encore relever vient du fait que Donald se montre extrêmement lourd dans sa manière d'aborder les señoritas).

Ni le spectacle ni la forme du divertissement ne nous surprennent, puisque trop identiques au dernier film. D’ailleurs, l’œuvre ne saura intéresser que les passionnés du studio, ceux dont la curiosité aura survécu au visionnage de Saludos Amigos.

 

Les Trois Caballeros image 3

 

En conclusion


Le film précédent n’était pas vraiment divertissant, la suite ne l’est pas davantage. On pourra vanter les qualités esthétiques de l’œuvre, mais on ne saurait l’accueillir comme un véritable spectacle. Elle est dans le meilleur des cas un objet de curiosité, mis à mal par la répétition.

Heureusement, la nouveauté de la séquence de la danse qui mêle les acteurs live et les personnages animés sur le même plan est une invitation à s’intéresser au film, mais elle ne suffit pas à sublimer le tout. Le sentiment dominant reste l’ennui, et même le final, qui se voudrait onirique et explosif, ne peut rien y changer.

 

Les Trois Caballeros image 4

 

Avis rédigé par Guillaume H. le , d'après une version originale

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