Saludos Amigos
Saludos Amigos
Infos techniques du film d'animation "Saludos Amigos"
Titre original
Durée
Date de sortie en France
Pays d'origine
Réalisation
Société de production
Budget
Synopsis du film d'animation "Saludos Amigos"
Lors d'un voyage d'agrément en Amérique du Sud, l'équipe Disney rencontre un étrange touriste américain en la personne de Donald Duck. Ce dernier les amène visiter les curiosités locales.
Critique du film d'animation "Saludos Amigos"
Nouvelle ère pour Disney
Dans les années 40, le studio Disney modifie son modèle de production afin de pérenniser son activité durant cette période troublée de Seconde Guerre mondiale. Sorti aux États-Unis en 1942, le septième long-métrage d’animation produit par le studio est le quatrième film à être présenté à la France. Les trois films produits précédemment, Dumbo, Bambi et Le Dragon Récalcitrant, arriveront dans les salles obscures françaises après Saludos Amigos, distillés tout au long de l’année 1947, en raison de l’arrêt économique du secteur cinématographique dans le pays.
Le studio frappé par les conséquences liées à la guerre en Europe (ainsi qu’une grève des artistes au sein de l’entreprise) est approché par le département d’État dans le but de représenter les États-Unis en Amérique latine et de lutter contre le nazisme. Contraint par cet effort de guerre qu’on lui demande, Walt Disney s’envole pour l’Amérique du Sud, avec quelques animateurs. C’est ainsi que débute l’aventure de Saludos Amigos, le film qui marque l’entrée du studio dans une nouvelle ère, celle des films de compilation.
Les points forts
Saludos Amigos mélange les prises de vues réelles et les séquences d’animation, dans ce que nous appelons un film hybride. L’œuvre, qui raconte le voyage d’agrément en Amérique latine d’un groupe d’artistes des studios Disney, comprend quatre courts métrages reliés par des séquences documentaires, accompagnées d’un narrateur en voix off, et dont le résultat constitue le premier film de compilation du catalogue Disney. Cette production bénéficie donc d’une forme surprenante pour ce qui est de la nouveauté.
On appréciera retrouver les personnages emblématiques du studio, dont un certain Donald Duck, véritable star du film. L’animation est innovante grâce à l’association des personnages animés et des acteurs en chair et en os qui permettent de nombreuses possibilités scénaristiques. Toutefois, les animateurs, bien que talentueux, ne semblent plus viser l’excellence technique et se reposent légèrement sur leurs acquis. L'heure n’est plus au perfectionnement mais à l'assurance d'une rentabilité indispensable pour la survie du studio, grâce à la réduction des coûts de production que permet ce nouveau modèle. Le résultat demeure toutefois largement satisfaisant.
Pour ce qui est des autres aspects réussies de la production, l’humour et l’ambiance sont plaisants et les musiques latines sont très entraînantes.
Les points faibles
En dépit du fait qu’il soit plein de surprises, le film accuse un trop grand nombre de défauts. Le scénario est quasi inexistant, les séquences manquent d’intensité, la dimension documentaire est si présente qu’elle aura tendance à nous ennuyer, d’ailleurs les séquences lives donnent l'impression de n'être là que pour étoffer le format à moindre coût. Cette succession de tableaux plombe aussi le rythme. C'est l'entièreté de l’œuvre qui semble manquer d’harmonie, et d’intérêt, en accusant une grosse absence d'intention.
Le modèle du film n’est clairement pas satisfaisant. On ressent le manque d’enjeu de la production, pire encore, son manque d’ambition.
En conclusion
Malheureusement, le film en l’état n’est pas vraiment abouti. On peut vanter ses qualités esthétiques, mais on ne saurait l’accueillir comme un spectacle complet, qui sait réunir tous les éléments d'un divertissement satisfaisant. L’œuvre est tout au mieux un objet de curiosité, et cela ne suffit pas à nous faire passer un bon moment.
Toutefois, au vu du contexte délicat dans lequel le film est sorti, il apparaît évident que le Studio Disney a su sauver les pots cassés, en dérogeant sur ses ambitions d’excellence mais jamais sur ses ambitions créatives, et en faisant preuve d'une étonnante capacité à rebondir et à se réinventer.