L'animation est une merveille. Elle bénéficie d’un réel effort de style et d’un jeu de couleurs ingénieux, donnant le sentiment que la forêt est un véritable personnage évoluant au gré des saisons. Les décors, somptueux, acquièrent un effet de profondeur et de subtilité encore jamais réalisé. L’emploi de la caméra multiplane sublime plusieurs séquences. Les personnages sont terriblement attachants et se meuvent de façon extrêmement crédible. Les rares répliques sont savoureuses. Les chansons et les musiques sont empreintes d’une poésie et d’une musicalité d’une rare délicatesse.

L’histoire est d’une simplicité déconcertante, mais elle n’est jamais dépourvue de profondeur. Elle présente de nouveaux défis pour les studios, car le ton y est beaucoup plus grave et tragique que dans les films précédents. La scène de la mort de la maman de Bambi aura marqué des générations entières d’enfants, non pas pour sa violence, mais pour son réalisme. Le thème de la mort y est développé sans phare, en tant que concept brutal et irréversible. Les scénaristes, brillants, ont l’intelligence de suggérer les événements, ce qui laisse place à l’imagination du spectateur. En réalité, cette approche offre à la séquence une intensité dramatique rarement égalée.

Tous les aspects du chef d’œuvre flirtent avec l’excellence, si bien que l’on se trouve dans l’incapacité d’énumérer quelques défauts que ce soit.

Qu’on se le dise, le film est tout simplement sublime.