La 3D a bousculé l'industrie de l'animation, en révolutionnant la production. Elle s’est depuis largement généralisée en raison de son potentiel technique et créatif sans mesure.

L’animation 3D s’est considérablement développée à partir des années 1990 grâce aux nouvelles performances des ordinateurs et des logiciels. L’image 3D se distingue par la notion de volume en ajoutant la profondeur à la hauteur et à la largeur. Cette pratique ne doit pas être considérée comme une évolution, à l’image de l’arrivée de la couleur, du son, ou des effets spéciaux dans le septième art, en dépit de sa popularité, mais bel et bien comme une nouvelle catégorie de l’animation, au même titre que l’animation en volume ou du papier découpé, en raison de ses propriétés et procédés inhérents à sa technologie.

L’ère du numérique ouvre le champ des possibles dans le secteur de l’animation 2D, grâce notamment à des outils facilitant certaines tâches de la production.

L'animation numérique dite « 2D » (ou a rendu 2D), comme dans La Princesse et la Grenouille de John Musker et Ron Clements, se caractérise par le dessin sur calque, qui est ensuite numérisé. Le coloriage est généralement effectué sur ordinateur. Les décors peuvent également être réalisés sur papier et numérisés. Les objets et les personnages animés peuvent être coloriés sur papier. Les possibilités d’associations numérique-analogique sont nombreuses, et les effets spéciaux que permet l'outil numérique sont quasiment infinis.

Dans l’animation entièrement en 3D, comme dans Cars, Quatre Roues de John Lasseter et Joe Ranft, le dessin est intégralement réalisé par ordinateur, on parle alors d’images de synthèse.

La réalisation d’une animation entièrement en 3D s’effectue en trois étapes :

La création des images fixes, par un infographiste ou un designer graphique.

La modélisation, qui consiste à représenter l’image en 3D et d’identifier les textures des objets et les environnements associés.

L’animation, effectuée à partir de logiciels 3D, crée le mouvement et anime les objets.

Techniquement parlant, c’est en 1972 que l’ère de l’animation de synthèse débute, lorsqu’Edwin Catmull, physicien et étudiant en informatique, créait une version numérique de sa main gauche qui est sans doute l’une des toutes premières animations par ordinateur.

La production d’un film d’animation 3D mobilise des artistes et des techniciens d’un genre nouveau.

L’animateur, selon la direction du projet, aura le choix entre trois méthodes de création : il peut dessiner sur du papier, ou sur des celluloïds, qu’il numérisera par un scanneur ou un appareil photographique numérique. Il peut aussi dessiner directement sur son outil informatique, une tablette graphique par exemple. Ou enfin, modeler entièrement son œuvre en trois dimensions. Les couleurs sont apportées avec la palette graphique et le rendu est affiné à l’aide de filtres. L’étape de la postproduction finalise le projet avec les opérations de montage, de mixage audio, de conformation et d’étalonnage.

On peut prétendre sans se tromper que les films d’animation en 3D les plus appréciés du public sont les œuvres du studio Pixar, qui fait office de référence dans le domaine, et pour cause, les artistes de la firme regroupent les plus grands pionniers du genre.

Toy Story de John Lasseter, qui est le premier long métrage entièrement réalisé en 3D, est encore aujourd’hui apprécié pour ses innovations et ses qualités narratives. Les suites de Toy Story sont aussi de très gros succès, souvent attendu par les fans et encensé par la critique.

WALL-E d'Andrew Stanton, et l’un des films du genre qui se classe le plus souvent en haut des classements, aux côtés de Le Monde de Nemo, du même réalisateur (coréalisé par Lee Unkrich), ainsi que les films de Pete Docter : Là-haut (coréalisé par Bob Peterson), Monstres & Cie (coréalisé par David Silverman et Lee Unkrich), Vice-Versa (coréalisé par Ronnie del Carmen), et plus récemment, le sompteux Soul (coréalisé par Kemp Powers).

Toujours au sein du même studio s’illustre d’autres réalisateurs de talent : Brad Bird avec Ratatouille (coréalisé par Jan Pinkava) et Les Indestructible, Lee Unkrich et Adrian Molina avec leur magnifique ode à l’amour Coco.

Pixar suit un parcours (presque) sans fautes, avec un succès critique et public pour chacune de ses sorties, et ce depuis ses débuts. Aux côtés de Disney, le studio devient l’un des plus populaires et des plus remarquables de ce début de siècle.

Les studios Disney ne sont pas en reste et, malgré un démarrage en demi-teinte dans la course vers la 3D, finissent par remporter un franc succès avec les films Zootopie de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush, l’excellent Raiponce de Byron Howard et Nathan Greno, et bien sûr l’incontournable La Reine des Neiges de Chris Buck et Jennifer Lee.

DreamWorks concurrence Pixar et Disney en optant pour un ton plus léger avec sa parodie des contes de fées Shrek, de Andrew Adamson et Vicky Jenson.

Le studio sort de sa zone de confort et démontre son talent créatif avec le très réussi Dragons de Chris Sanders et Dean Deblois.

D’autres films surprennent par leur originalité et leurs belles qualités, comme L’Âge de glace des Blue Sky Studios (réalisé par Chris Wedge et Carlos Saldanha), Moi, moche et méchant du prometteur Illumination Entertainment (par Pierre Coffin et Chris Renaud), ou, dans un autre registre, Spider-Man : New Géneration, la bombe de Sony Pictures (par Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman).

Au fil des années, les artistes de la 3D repoussent l’animation toujours plus loin sur la voix de la perfection visuelle et technique, en continuant de nous étonner et de nous émerveiller au gré de leurs productions. La technique semble avoir encore de beaux jours devant elle, et ce n’est certainement pas pour déplaire aux nombreux inconditionnels du genre.