L'anime est la spécialité du Japon dans l'industrie du cinéma d'animation. Elle bénéficie d'un style propre et parfaitement reconnaissable.

Un anime (prononcé animé) désigne une série ou un film d’animation japonnais, souvent caractérisé par une standardisation de l’esthétique et des procédés de production. Les épisodes d’une série d’animes sont généralement construits sous la forme d’un feuilleton (Candy (1976), Tom Sawyer (1980)) et bénéficient de techniques de production à bas coût, grâce à la réutilisation répétée des cycles d’animation et la monopolisation des dessins fixes.

En France, l’émission à destination des enfants Le Club Dorothée a contribué à la réputation de violence et de mauvaise qualité des animes après qu’elle ait diffusé la série Ken, le survivant. Cette erreur de cible malheureuse causera l’arrêt du programme. Pourtant, comme dans tous les genres, il existe dans le catalogue des animes de nombreuses œuvres de qualités, Hayao Miyazaki et le Studio Ghibli faisant figures de références.

L’anime bénéficie d’une large audience au Japon, où elle est très populaire. Les oeuvres peuvent être inspirées de manga (comme c’est souvent le cas). Les méthodes employées pour la création d’un anime sont techniquement les mêmes que pour les films d’animation traditionnels occidentaux..

L’anime a été popularisé par le prolifique Osamu Tezuka, figure du genre, souvent considéré comme l’équivalent japonais de Walt Disney. C’est en 1963 que sort le premier épisode de la série Astro Boy, issue du manga éponyme. Cette date marque le début de la production massive de séries au Japon, qui ne commenceront à s'exporter chez nous que durant les années 1970.

Un grand nombre d’œuvres japonaises arrivent en palmarès des films d’animation préféré du public (tout genre confondu) avec notamment les oeuvres du Studio Ghibli, et plus particulièrement Le Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki, dont les dessins ont été réalisés à la main avant d’être numérisés et retouchés par ordinateur. Le réalisateur nous offre aussi les films Princesse Mononoké, Le Château ambulant, Mon voisin Totoro, Le Château dans le ciel, Nausicaä de la vallée du vent, Porco Rosso, une impressionnante collection de succès, tous salués par la critique dans le monde entier.

Le Conte de la princesse Kaguya, du même studio, est un exemple du talent et de la poésie d'Isao Takahata. L'homme est aussi le réalisateur du bouleversant Le Tombeau des Lucioles, célèbre pour sa noirceur.

Akira de Katsuhiro Otomo gagne le statut de film culte et ouvre la voie à l’explosion des animes dans le monde occidental. Le film est aussi considéré comme l’un des plus grands chefs d’œuvres de l’animation, le plus cher de l’histoire à sa sortie. Mais surtout l’œuvre reflète la richesse créative de l’animation japonaise, qui désormais ne se cantonne plus aux séries destinées aux enfants.

Adaptation du manga du même nom, Ghost in the Shell de Mamoru Oshii sort en 1995. Le film est salué pour ses effets visuels, qui sont le résultat de la combinaison d’animation traditionnelle et d’image de synthèse.

L’audacieux Tokyo Godfathers de Satoshi Kon est une œuvre remarquable abordant le thème de la pauvreté avec des personnages inattendus et attachants. Un bijou d’authenticité.

La Traversée du Temps est l’un des nombreux succès couronnés de Mamoru Hosoda, qui devient également une figure emblématique du cinéma d’animation japonais.

Comme dans le cinéma classique, le genre de l’anime s’ouvre à tous les publics et bénéficie d’une large variété de contenus. Si certaines productions souffrent d’une mauvaise réputation due à leur grande violence, leur piètre qualité graphique ou encore en raison de leurs budgets de production ridicule, d’autres films s’imposent quant à eux comme des références du cinéma d'animation, grâce à leurs qualités narratives et créatives extraordinaires qui honorent le talent des Japonais dans ce domaine.