Histoire du Cinéma d'Animation: L'art de l'anime

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Histoire du Cinéma d'Animation: L'art de l'anime

Dossier rédigé par Guillaume

 

Cette cinquième partie se concentre sur l'univers dynamique de l'animation japonaise, ou anime. De la révolution initiée par Osamu Tezuka avec Astro Boy aux chefs-d'œuvre contemporains du Studio Ghibli, elle explore l'impact profond de ces œuvres innovantes sur l'industrie de l'animation.

 

L'âge d'or des anime

Les productions d'animation japonaises (animes), souvent inspirées de manga, ont été popularisées par le prolifique Osamu Tezuka, figure du genre, souvent considéré comme l’équivalent japonais de Walt Disney.

En 1963 sort le premier épisode de la série Astro Boy, issue du manga éponyme. Cette date marque le début de la production massive de séries au Japon, qui ne commenceront à s'exporter chez nous que durant les années 1970. Les épisodes sont généralement construits sous la forme d’un feuilleton (Candy (1976), Tom Sawyer (1980)) et bénéficient de techniques de production à bas coût, grâce à la réutilisation répétée des cycles d’animation et la monopolisation des dessins fixes.

 

Astro Boy et Tom Sawyer
Astro Boy - Osamu Tezuka - 1963 (à gauche) / Tom Sawyer - Hiroshi Saito - 1980 (à droite)

 

En France, l’émission à destination des enfants Le Club Dorothée a contribué à la réputation de violence et de mauvaise qualité des animes après qu’elle ai diffusé la série Ken, le survivant. Cette erreur de cible malheureuse causera l’arrêt du programme. Pourtant, comme dans tous les genres, il existe dans le catalogue des animes de nombreuses œuvres de qualités, Hayao Miyazaki et le Studio Ghibli faisant figures de références.

 

Ken le survivant - Toyoo Ashida - 1984
Ken le survivant - Toyoo Ashida - 1984

 

Les Chefs-d’oeuvre du Japon

L’anime Akira (1988) est à sa sortie le film d’animation le plus cher de l’histoire. Gagnant progressivement le statut de film culte, il est largement considéré par les critiques comme l’un des plus grands films d’animation et de science-fiction jamais réalisés. L’œuvre reflète la richesse créative de l’animation japonaise, qui ne se cantonne plus seulement aux séries destinées aux enfants.

Adaptation du manga du même nom, Ghost in the Shell de Mamoru Oshii sort en 1995. Le film est salué pour ses effets visuels, qui sont le résultat de la combinaison d’animation traditionnelle et d’image de synthèse.

 

Akira et Ghost in the Shell
Akira - Katsuhiro Ōtomo - 1988 (à gauche) / Ghost in the Shell - Mamoru Oshii - 1995 (à droite)

 

Ghibli

En 1988, le Studio Ghibli sort Le Tombeau des Lucioles, une œuvre bouleversante, connue pour sa noirceur et l'intensité émotionnelle de son histoire. En effet, il s'agit d'une tragédie sur fond de seconde guerre mondiale, racontant la survie de deux enfants devenues orphelins après les bombardements à la bombe incendiaire de leur ville. Le film étonne aussi pour ses qualités esthétiques.

 

Le Tombeau des lucioles
Le Tombeau des Lucioles - Isao Takahata - 1988

 

Mon voisin Totoro (1988) est un conte rural écologique, un thème récurrent dans le cinéma d’animation japonais. L’œuvre est réalisée par Hayao Miyazaki qui offrira au studio ses plus beaux succès, comme en 1997 l'œuvre de fantasy d’une richesse extraordinaire Princesse Mononoké. Ce film le propulse définitivement au rang de maitre de l’animation mondiale. Miyazaki revient en 2001, avec Le Voyage de Chihiro, une aventure initiatique et onirique fascinante. Le film, entièrement dessiné à la main, est l’un des plus grands succès de l’histoire du cinéma japonais.

 

Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro
Princesse Mononoké - Hayao Miyazaki - 1997 (à gauche) / Le Voyage de Chihiro - Hayao Miyazaki - 2001 (à droite)

 

L’Anime, une recette inchangée ?

Malgré le caractère répétitif d’une catégorie d’animes, certaines réalisations parviennent à tirer leur épingle du jeu durant des décennies et en ce début de XXIe siècle.

C’est le cas de l’audacieux Tokyo Godfathers (2003), qui est une œuvre remarquable. L’histoire aborde le thème de la pauvreté avec des personnages inattendus et attachants. Un bijou d’authenticité.

La Traversée du Temps (2006) est l’un des nombreux succès couronnés de Mamoru Hosoda, qui devient une figure emblématique du cinéma d’animation japonais. Le film brille par sa tendresse et sa délicatesse.

 

Tokyo Godfathers  et La Traversée du Temps
Tokyo Godfathers - Satoshi Kon - 2003 (à gauche) / La Traversée du temps - mamoru Hosoda - 2006 (à droite)

 

Le Conte de la princesse Kaguya (2013) est un exemple du talent et de la créativité d'Isao Takahata, l’un des fondateurs du studio Ghibli. Ce même studio coproduit avec le réalisateur Michael Dudok de Wit un autre conte, La Tortue rouge (2016), une merveille visuelle.

 

Le Conte de la princesse Kaguya et La Tortue rouge
Le Conte de la princesse Kaguya - Isao Takahata - 2013 (à gauche) / La Tortue Rouge - Michael Dudok de Wit - 2016 (à droite)

 

La partie sept de ce dossier, À la Française, est à découvrir ici.

Films associés

2016
29/06
La Tortue rouge
Cinéma
Prima Linea Productions
2014
25/06
Le Conte de la princesse Kaguya
Cinéma
Studio Ghibli
2007
04/07
La Traversée du temps
Cinéma
Madhouse
2004
07/12
Tokyo Godfathers
Vidéofilm
Madhouse
2003
15/01
Le Château dans le ciel
Cinéma
Studio Ghibli
2002
10/04
Le Voyage de Chihiro
Cinéma
Studio Ghibli
2000
12/01
Princesse Mononoké
Cinéma
Studio Ghibli
1999
08/12
Mon Voisin Totoro
Cinéma
Studio Ghibli
1997
29/01
Ghost in the Shell
Cinéma
Production I.G
1996
19/06
Le Tombeau des Lucioles
Cinéma
Studio Ghibli
1995
01/01
Ken le survivant, le film
Vidéofilm
Toei Animation
1988
08/05
Akira
Cinéma
TMS