Astérix le Gaulois

Cinéma
Astérix le Gaulois
Genre
Comédie
Aventure
Technique
Animation 2D

Astérix le Gaulois

Cinéma

Infos techniques

Titre original

Une aventure d'Astérix : Astérix le Gaulois

Durée

68 minutes

Date de sortie en France

Pays d'origine

France : sortie le
Belgique : sortie le

Réalisation

Ray Goossens

Société de production

Dargaud Média
Belvision

Synopsis

Nous sommes en l'an 50 avant Jésus-Christ. Un petit mais vaillant village gaulois résiste encore à l'envahisseur Romains. Dans ce petit bourg unique, le druide Panoramix est le créateur d'une potion magique dont il fait bénéficier le petit Astérix et l'imposant Obélix.

Critique

Ordinaire

Incontournable de l'animation

Rustique

Oui, Astérix est hyper populaire, oui, la série de bandes dessinées est formidable, mais non, ce premier film n’est pas satisfaisant… D’ailleurs, l’immense popularité du personnage ne saurait nous faire oublier tous les défauts de la production.

Le film franco-belge, adapté de la bande dessinée Astérix le Gaulois, a été réalisé par Ray Goossens. Les deux créateurs de la bande dessinée ont quant à eux été tenus à l’écart du projet. On imagine leur frustration, d’autant plus cruel au vu du piètre résultat. Heureusement, Albert Uderzo et René Goscinny ont exigé la destruction de deux autres films mis en chantier sans leurs consentements, en imposant aux studios Dargaud et Belvision une collaboration sur les prochains films issus de leur univers (à commencer par Astérix et Cléopâtre).

 

Astérix le Gaulois image 1

 

Les points forts


Les seuls éléments qui trouvent un intérêt dans ce film sont issus de l’imaginaire d'Uderzo et de Goscinny : leurs personnages, leurs traits d’humour, leur univers... Le film ne fait qu’illustrer la magie inhérente à ce duo de créateurs, sans jamais briller par ses apports et ses propres atouts animés. En réalité, la bande dessinée prévaut largement au film, ses qualités sont les attributs récréatifs empruntés aux albums, mais ils sont si mal exploités que l’on en oublierait presque toute leur originalité.

 

Astérix le Gaulois image 2

 

Les points faibles


L’histoire est adaptée de la bande dessinée avec une extrême précision, totalement absurde, tant sur le fond que dans la forme. Les producteurs ayant certainement imaginé que ce qui fonctionnait dans une bande dessinée fonctionnerait dans un film. Une erreur grossière. La production est tout simplement de mauvaise qualité, un résultat qui ne saurait être pardonné par son année de production. En effet, le film a été produit à la même époque que Le Livre de la Jungle des studios Disney. S’il serait injuste de comparer les deux productions, en raison des acquis techniques du géant américain, on peut tout de même souligner un manque d’intention et d’ambition des studios de production belge et français, qui ne font véritablement preuve d’aucune bonne volonté et qui semblent davantage intéressés par les fruits d’une bonne affaire. Sinon comment expliquer cette absence d’adaptation entre les formats papier et audiovisuels ? Il apparaît tellement plus facile de recopier chaque planche à l’identique, si bien que toute l’action à l’écran se déroule de profil comme dans la bande dessinée.

L’animation est tellement laide qu’elle donne l’impression d’avoir été réalisé en 50 avant Jésus-Christ. Le scénario, qui n’était pas des plus palpitants dans la bande dessinée, mais qui se démarquait par un trait d’humour aiguisé, ne se prête pas du tout à un long métrage. On s’ennuie. Les personnages sont vilains, sommaires, et ils ne ressemblent pas tout à fait à l’image que le lecteur se faisait d’eux en lisant les albums (heureusement, leur définition s’aiguisera dans les productions suivantes). Les dialogues, qui ne manquaient pas de saveur sur les planches, sont ici fatigants à force de répétition et de longueurs. L’action est complètement absente, elle se résume à des échanges verbaux. L’esthétique de l’œuvre est très pauvre, elle n’invente rien, et réutilise les décors aperçus dans la bande dessinée sans jamais les enrichir où les développer. Le doublage est abominable, frôlant l’amateurisme. Si on apprécie la performance de Roger Carel dans ce qui est sa première excursion dans la peau d’Astérix, on ne peut que regretter l’absence de précision (et sans doute de direction) des acteurs français. Enfin, la musique entêtante aurait pu être satisfaisante si elle ne nous donnait pas le sentiment de se satisfaire avec une seule et unique piste audio, utilisée en boucle tout le long du film.

Le constat est d’autant plus navrant que l’on sait que le film a été produit dans le dos de René Goscinny et Albert Uderzo. Si les deux hommes ont finalement trouvé un terrain d’entente avec les producteurs pour les films suivants, cela n’en reste pas moins une véritable tentative de violation de propriété intellectuelle éhontée.

 

Astérix le Gaulois image 3

 

En conclusion


Même avec beaucoup de bonne volonté, et un regard attendri par la nostalgie, tout nous apparaît mauvais dans cette production au rabais. Si le public accueille le film avec beaucoup d’indulgence, et un certain chauvinisme, la production n’en reste pas moins médiocre d’un point de vue technique et créatif. Long, ennuyeux, vide, moche, le résultat est déplorable, pourtant, le film se hisse de manière prévisible au rang des œuvres françaises cultes, grâce à l’amour collectif que portent les français pour cette irréductible aventure gauloise, un amour dirigé davantage vers les créateurs de la bande dessinée que vers les producteurs du film, et qui s’inscrit bien sûr en dehors de toute considération relative à l’industrie.

Il va de soi que ce sont les personnages d'Asterix et d'Obelix qui sont populaires, et non pas ce film, qui, en réalité, s’illustre comme une œuvre incontournable uniquement par son héritage et son statut de premier film de la franchise.

 

Astérix le Gaulois image 4

 

Avis rédigé par Guillaume H. le , d'après une version originale

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