Pinocchio
Pinocchio
Infos techniques du film d'animation "Pinocchio"
Titre original
Durée
Date de sortie en France
Pays d'origine
Réalisation
Société de production
Synopsis du film d'animation "Pinocchio"
Un sculpteur sur bois nommé Geppetto fabrique une marionnette qu'il baptise « Pinocchio ». Souhaitant avoir un enfant, il fait le vœu à l'étoile des souhaits d'en avoir un. Ainsi la fée bleue donne naissance à Pinocchio, qui doit faire ses preuves de loyauté, de courage et pour être digne de confiance afin de devenir un vrai petit garçon. Accompagné de sa conscience Jiminy Cricket, Pinocchio devra affronter beaucoup d'obstacles dangereux pour devenir un vrai petit garçon.
Critique du film d'animation "Pinocchio"
Régressif
Robert Zemeckis nous propose le remake du grand classique de 1940 Pinocchio, des studios Disney, produit pour la plateforme Disney+. S’il est décrit comme un film live (à l’instar du remake Le Roi Lion), Pinocchio peut aussi largement être considéré comme un film hybride en raison de la définition contrasté de certains personnages (Pinocchio et Jiminy Cricket), très proche de leurs équivalents animés.
Les points forts
C’est un plaisir de découvrir le deuxième long métrage animé des studios Disney adapté en film live. L’ambiance magique et l’environnement ensoleillé du film sont un véritable envoûtement.
L'histoire se laisse apprécier avec beaucoup de tendresse et de nostalgie.
La prestation de la doublure française de Benjamin Evan Ainsworth (qui joue Pinocchio) est appréciable.
Les chansons d’origines sont sympas à redécouvrir.
Les points faibles
Les originalités et les contradictions visuelles du grand classique sont plus faciles à appréhender (et à pardonner) dans le dessin animé. Cette version live est beaucoup trop proche du film de 1940, jusque dans ces moindres maladresses. L’apparence de Jiminy Cricket et de Pinocchio est si proche de leurs équivalents animés qu'ils en deviennent ridicules et peu crédibles. Une approche plus réaliste des personnages aurait sans doute était préférable. Grand Coquin et Gédéon enfoncent le clou de la confusion visuelle, avec une définition d’animaux anthropomorphes comme dans le classique. La différence était déjà difficilement acceptable (en ce qui concerne la cohérence de l'univers décrit) dans le dessin animé, mais c’est encore pire ici.
Les ajouts ne sont pas toujours nécessaires. Le personnage de Fabiana, par exemple, est tout à fait superflu, et ne semble être intégré à l’histoire que dans l’espoir d’une éventuelle et hypothétique suite. Sofia, la mouette, n’est pas non plus indispensable, même si sa présence corrige une zone d’ombre du film initiale.
La prestation des acteurs n’est pas mémorable. Tom Hanks semble se contenter d’un minimum requis. Cynthia Erivo n’est pas convaincante. Luke Evans est une surprise dont on se serait bien passé.
Nous n’avons droit qu’à un court extrait de la chanson phare du film (Quand on prie la bonne étoile). Dommage ! Surtout lorsqu'on s'aperçoit que les nouvelles chansons intégrés sont d’une fadeur consternante.
Certaines séquences nous gâchent littéralement le spectacle, par exemple celles se déroulant en mer. Les effets spéciaux de toutes les scènes s’articulant autour de Monstro (pourvue pour l'occasion d’étonnants tentacules) s’avèrent hautement décevants. Ce passage nous ferait presque regretter les effets spéciaux des années 90. Avec ce film, le secteur semble régresser de 30 ans d'acquis techniques. La séquence initiale de 1940, qui est de toute beauté, est amplement préférable à ce rendu synthétique brutale.
Quant à la séquence de la plongée sous-marine, et la découverte du monde aquatique colorée par Pinocchio, inutile de l’attendre avec impatience, le remake l’a tout simplement et bonnement supprimé. À la place, nous avons droit à une séance de jet-ski à bout de mouette. C’est un peu plus moderne, mais on ne peut pas dire que ça s’intègre très bien a l'ambiance globale de l’œuvre, tout comme la transformation de Pinocchio en moteur ultra puissant, que nous ne prendrons même pas la peine de commenter.
Si les incohérences du dessin animé semblent avoir été corrigé, de nouvelles apparaissent dans ce remake, avec par exemple un artisan horloger qui ne veut pas vendre ses horloges. Cette particularité a beau être justifié par le scénario on aura tout de même du mal à comprendre sa logique.
En conclusion
Si le film déplore quelques facilités navrantes et des grosses maladresses dispensables, le spectacle s’avère tout de même divertissant dans les grandes lignes. Bien sûr, la narration et le visuel auraient mérité de plus grands soins, en se reposant par exemple sur une idée de relecture mieux définie. Le film nous donne parfois l’impression d’être un simple faire valoir en prise de vue réelle du classique de 1940, mais les enfants devraient tout de même apprécier la nouveauté. Quant aux anciens, il est préférable qu'ils ne visionnent pas cette adaptation, qu'ils considéreront, à n'en pas douter, comme un massacre.