Luca
Genre
Aventure
Technique
Animation 3D

Infos techniques

Titre original

Luca

Durée

95 minutes

Date de sortie en France

Pays d'origine

États-Unis : sortie le

Réalisation

Enrico Casarosa

Société de production

Pixar Animation Studios
Walt Disney Pictures

Synopsis

Un jeune garçon, Luca, vit un été inoubliable, ponctué de délicieux gelato, de savoureuses pasta et de longues balades en scooter. Luca partage ses aventures avec son nouveau meilleur ami, mais ce bonheur est menacé par un secret bien gardé : ce dernier n’est autre qu’un monstre marin venu d’un autre monde, situé juste au-dessous de la surface de l’eau.

Critique

Excellent

Coup de coeur

Incontournable de l'animation

Dolce Vespa

Luca, des studios Pixar, sort en 2021 sur la plateforme Disney+, et non pas au cinéma, pour les mêmes raisons pandémiques et économiques que le film précédent (Soul).

Le public, qui est désormais habitué aux succès récurrents et quasi automatiques des films Disney-Pixar, est devenu particulièrement exigeant envers les maîtres de l’animation. Les films de Pixar sont si innovants et si divertissant, que lorsqu’on en découvre un nouveau, on aura tendance à espérer y retrouver tous les éléments qui font la force et l’intérêt de nos classiques préférés de la marque, c’est-à-dire un contexte frôlant le génie, une animation qui repousse les limites de la technologie dans le domaine, ainsi qu’une histoire inspirée, surprenante, et inattendue. Face à ce petit film tout mignon, qui semble se contenter d’un thème ordinaire, centré sur l’amitié, et dont l’intrigue apparaît presque conventionnelle, le public ne pouvait que manifester des sentiments contrastés. C’est certain, Lucas ne fait pas l’unanimité. Pour autant, si on oublie un instant qu’il s’agit d’une production Pixar, et qu’on juge l’œuvre sans objet de comparaison, on ne pourra échapper à ses forces et à ses qualités concrètes, certes ordinaires, mais tout de même incroyablement efficaces.

 

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Les points forts


L’histoire du film est plus profonde qu’il n’y parait, et elle est parfaitement racontée, avec beaucoup de joie, une bonne dose d’émotions, de la comédie, et surtout un sens narratif qui tient la route. En réalité, la sobriété de l’intrigue peut largement être considérée comme un atout, surtout lorsqu’on la compare aux standards de l’animation, ou un maximum d’éléments doivent souvent cohabiter dans un laps de temps très court, afin de contenter toutes les sensibilités. Les thèmes simples et essentiels que le film aborde sont gratifiants, et le scénario est pleinement maîtrisé, sans aucun élément laissé au hasard. Les personnages, qui sont d’une grande tendresse, flattent nos attentes.

L’ambiance de la Riviera italienne est très plaisante, c’est même un bonheur de voir un Disney-Pixar prendre enfin l’Italie comme cadre spatial. Les couleurs, les formes, les lumières sont réconfortantes. Luca est une œuvre qui sait faire ressurgir notre âme d’enfant, comme seuls les spectacles qui parlent avec le cœur savent le faire.

L’animation renoue également avec un style enfantin, rond et élémentaire, même si le mot ne rend clairement pas justice à ce résultat hyper satisfaisant. L’esthétique des personnages ne s’embarrasse pas d’une recherche de réalisme (comme dans Soul), tout apparaît ici dans la pure veine du dessin animé. Là encore, il s’agit d’un élément qui divise le public, habitué à un niveau de perfectionnement rehaussé de production en production. Mais à y regarder de plus près, on relève bien sûr un soin dans les détails et les textures ahurissants. Si le ton et la forme sont plus légers que d’ordinaire, la technique, elle, embrasse l’excellence.

 

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Les points faibles


L’intrigue obéit à un schéma très classique, tout comme le contexte de la créature marine en quête d’émotion forte à la surface de la terre (La Petite Sirène, pour ne citer que l’exemple le plus parlant), mais une fois encore, l’histoire est trop bien ficelée pour que cette impression de déjà-vu devienne un déplaisir.

Le véritable défaut du film vient plutôt de sa doublure française, et principalement de la maman de Luca, jouée par Chiara Mastroianni qui rate complètement sa prestation. Heureusement, les doublures des enfants sont carrément plus convaincantes et sauvent l’honneur.

 

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En conclusion


On découvre avec Luca qu’un film Pixar n’a pas forcément vocation à briller, à se surpasser, ou même à vulgariser, de manière sublime, un concept abstrait (Vice-Versa, Soul…) pour être apprécié. Les films du studio peuvent aussi nous faire partager un moment de pure émotion, nous faire apprécier une amitié toute mignonne, dans une sobriété et une simplicité bienvenue. Bien sûr, le résultat peut paraître ordinaire et même donner l’impression que le studio s’endort sur ses lauriers, il n’en est rien. Pixar tente juste de varier ses atouts. Aussi, il était important pour la marque de renouer avec l’environnement primaire de l’animation, en s’adressant de manière plus franche à un public d’enfant, pour ne pas donner l'impression de flatter uniquement les parents (les films précédents avaient plutôt tendance à privilégier un discours orienté vers les adultes). S’il n’est pas ingénieux, le film est tout de même excellent, et on a presque tendance à l’oublier à force de comparaison.

Le public tente machinalement d’intellectualiser les œuvres animés, quand bien même quelques-unes d’entre elles n’ont pour unique vocation que de s’adresser à nos cœurs. Luca est une œuvre qui atteint cet objectif. C’était sans aucun doute son intention première. Pour l'apprécier, faut-il encore savoir se contenter de petits bonheurs tout simples, comme les joies d'une amitié sincère. Simple mais essentiel.

 

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Avis rédigé par Guillaume H. le , d'après une version française

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