Le Roi Lion
Le Roi Lion
Infos techniques du film d'animation "Le Roi Lion"
Titre original
Durée
Date de sortie en France
Pays d'origine
Réalisation
Société de production
Budget
Synopsis du film d'animation "Le Roi Lion"
Au fond de la savane africaine, tous les animaux célèbrent la naissance de Simba, leur futur roi. Les mois passent. Simba idolâtre son père, le roi Mufasa, qui prend à cœur de lui faire comprendre les enjeux de sa royale destinée. Mais tout le monde ne semble pas de cet avis. Scar, le frère de Mufasa, l'ancien héritier du trône, a ses propres plans. La bataille pour la prise de contrôle de la Terre des Lions est ravagée par la trahison, la tragédie et le drame, ce qui finit par entraîner l'exil de Simba.
Critique du film d'animation "Le Roi Lion"
Incontournable de l'animation
Réalisé par Jon Favreau et sorti en 2019, Le Roi Lion est une adaptation en images de synthèse du classique Disney de 1994. Ce film, présenté à tort comme un "live-action», nous propose de redécouvrir l’histoire de Simba, un jeune lion destiné à devenir roi, qui doit surmonter la perte de son père Mufasa et affronter son oncle Scar pour reprendre sa place légitime. Si le scénario est identique à l’œuvre originale, cette version opte pour un rendu photoréaliste, plongeant les spectateurs dans une savane numérique détaillée à l’extrême.
Les points forts
La technique d’animation est sans conteste la plus grande réussite de ce remake. Chaque animal, chaque paysage, est minutieusement rendu avec une précision qui force l’admiration. Le travail visuel est impressionnant, et par moments, on se demande si l’on regarde une véritable scène de nature filmée. L’immersion dans cette savane hyperréaliste fonctionne bien sur le plan esthétique.
De plus, la réorchestration des musiques originales apporte une touche nostalgique bienvenue. L’univers sonore, bien qu’en deçà du classique, reste tout de même agréable et rappelle les moments iconiques de l’œuvre de 1994.
Les points faibles
Malgré la beauté visuelle indéniable, ce réalisme est aussi l’un des plus gros défauts du film. En cherchant à coller au plus près de la réalité, l’œuvre se coupe de l’émotion et de la magie qui faisaient la force de l’original. Les expressions des personnages manquent cruellement de vie. Là où le dessin animé pouvait exagérer les émotions pour les rendre vibrantes et engageantes, cette version plus réaliste empêche les personnages de transmettre les sentiments avec la même intensité. Ce décalage se fait particulièrement sentir dans les moments de chant, où l’on ressent un véritable malaise : voir des animaux avec un rendu réaliste s’exprimer en chanson brise l’immersion et sonne complétement faux. Autrement dit, la magie n'opère pas toujours. Le film devient aussi un paradoxe : visuellement impressionnant, mais émotionnellement vide. Le rythme est également un élément manqué. Alors que le classique avait un tempo harmonieux et entraînant, cette version semble s’étirer sans raison. Chaque scène prend trop de temps, donnant une impression de lenteur qui finit par ennuyer. C’est comme si le film était une démonstration technique prolongée, où l’on admire la prouesse technologique au détriment de la fluidité narrative.
Un autre point noir, et non des moindres, réside dans la version française du film, notamment au niveau du casting de voix. Jean Reno, en tant que Mufasa, sauve l’honneur avec une interprétation solide, mais il est presque le seul. Le reste du casting souffre d’un cruel manque de profondeur et d’incarnation. Rayane Bensetti, malgré ses efforts, n’arrive pas à insuffler la grandeur et l’émotion nécessaire à Simba, rendant les scènes clés insipides. Anne Sila, qui double Nala, se perd dans son interprétation, et son manque d’expérience d'actrice se fait cruellement sentir, surtout lors des scènes émotionnelles. Quant à Jamel Debbouze dans le rôle de Timon, il nous propose une version qui ne s’éloigne jamais de sa propre personnalité, au détriment du personnage qu’il incarne, affaiblissant encore plus le casting vocal.
En conclusion
Le Roi Lion version 2019 est avant tout un effort technique, mais c’est là son principal et unique atout. L’œuvre soulève des questions sur l’intérêt et surtout la pertinence des remakes « live-action » de Disney, qui semblent de plus en plus centrés sur la rentabilité au détriment de la créativité et de l’émotion. Pire encore, ce film présenté comme un live-action n’en est tout simplement pas un. Tous les personnages sont animés sur des décors captés, au même titre que le film Dinosaure (2000), ce qui renvoie l’œuvre au genre de l’animation, bien plus qu’à celui des prises de vue réelles. Sur ce plan, la qualification de cette production est trompeuse.
Certes, le film a eu un succès commercial impressionnant, mais il relève bien évidemment de la nostalgie que suscite cette franchise adorée par le public à travers le monde. En réalité, ce remake est largement surcoté et plutôt dispensable d’un point de vue artistique. Il n’apporte rien de nouveau et manque de l’âme qui faisait du classique un chef-d’œuvre.