Vice-Versa 2
Vice-Versa 2
Infos techniques du film d'animation "Vice-Versa 2"
Titre original
Durée
Date de sortie en France
Pays d'origine
Réalisation
Société de production
Synopsis du film d'animation "Vice-Versa 2"
Fraichement diplômée, Riley est désormais une adolescente, ce qui n’est pas sans déclencher un chamboulement majeur au sein du quartier général qui doit faire face à quelque chose d’inattendu : l’arrivée de nouvelles émotions ! Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût - qui ont longtemps fonctionné avec succès - ne savent pas trop comment réagir lorsqu’Anxiété débarque. Et il semble qu'elle ne soit pas la seule...
Critique du film d'animation "Vice-Versa 2"
Incontournable de l'animation
La suite de Vice-Versa, produite par l’ingénieux studio Pixar, s’impose comme un raz-de-marée en France en devenant le meilleur démarrage de l’année 2024. L’histoire s’intéresse aux premiers effets de la puberté que commence à ressentir Riley, bouleversant le quotidien des cinq émotions vivant dans son quartier cérébral. La cohabitation avec les nouvelles émotions débarquées, notamment Anxiété, s’avère difficile, car elles essaient de faire changer la personnalité de Riley dans le but d'anticiper son avenir.
Les points forts
Comme dans le premier film, Vice-Versa 2 brille avant tout grâce à un scénario d’une extrême intelligence, doté d’images et de métaphores subtiles mais accessibles à tous. L’histoire est géniale, avec une précision contextuelle hors normes et une identité globale unique. La thématique des émotions personnifiées vivant dans la tête de Riley est plus que jamais attractive et absolument efficace. Le contexte est parfaitement gratifiant. Les personnages sont adorables, les nouvelles émotions bénéficient d’une identité visuelle forte. Les relations qu’ils entretiennent sont bien ficelées, crédibles. L’intensité dramatique et émotionnelle sont des aspects très soignés de la production, même si elles n’atteignent pas le même niveau que dans le premier film. Le résultat est drôle, énergique et empreint d’une poésie savante.
Bien entendu, l’animation s’inscrit encore dans ce qui se fait de mieux dans le domaine.
Les points faibles
En dépit de son succès, le film présente tout de même de sérieuses faiblesses qu’il nous faut relever en toute objectivité, à commencer par l’arrivée des nouvelles émotions qui peinent parfois à se légitimer en cohérence avec le contexte décrit dans le premier film (on ne voit pas Anxiété, Ennui, Envie et les nouvelles émotions dans la tête de ses parents lors de notre invitation dans le premier film). Autre problème, l’histoire concrète, celle qui se passe dans le quotidien de Riley (et non pas dans sa tête), est un peu creuse lorsqu’on y regarde de plus près. Les enjeux sont plutôt ordinaires. Certes, Riley se retrouve confrontée à un choix cornélien, préserver son amitié avec ses copines de toujours, ou se diriger vers un nouvel avenir auprès d’un groupe hyper populaire dans son lycée, avec ce que tout cela implique de stress et de perte d’estime de soi. En réalité, nous sommes bien loin de la gravité que laissait entrevoir le sujet de la crise d’adolescence (même si celle-ci est tout de même traitée avec justesse). Nous aurions adoré découvrir une Riley confrontée à des parents en instance de divorce, ou découvrant les effets des premiers émois. En d’autres mots, Pixar avait les moyens d’aller vers les étoiles et au-delà, mais le studio s’est contenté d’une crise narrative gentillette, pour ne pas dire facile. Par ailleurs, les dialogues manquent parfois d’évidence, et risquent d’embrouiller la compréhension des plus jeunes. Certaines répliques sont pénibles, comme l’écho des croyances qui ne cesse de chanter sur tous les tons « Je suis quelqu’un de bien » ou « Je ne suis pas à la hauteur ». L’effet est particulièrement redondant. Le film souffre aussi d’une baisse d’adrénaline importante à l’approche du dénouement. Le rythme perd en intensité dans la dernière ligne droite. La conclusion est aussi trop prévisible.
En conclusion
D’un point de vue créatif, on peut regretter la politique des studios Disney-Pixar de capitaliser sur la production de suites des franchises appréciées du public, tant la pratique est évidente. Pour autant, le public qui demande de la nouveauté réserve dans un même temps un triomphe à ces suites, ce qui motive les studios à suivre cette direction rassurante. Le premier Vice-Versa se suffisait très bien à lui tout seul, et l’idée de base de cette suite ne justifie pas totalement la mise en chantier d’une telle production. Pour autant, le film s’apprécie à la mesure de ses importantes qualités techniques et intellectuelles. Le résultat est hyper divertissant, l’univers décliné est ingénieux, et le plaisir, en dépit des importantes faiblesses relevées, reste entier.