Malheureusement, le duo comique de pantomime que formaient Tom et Jerry par le passé perd ici toute sa saveur. En effet, les auteurs ont jugé bon de les doter de la parole, et l’explication donnée, au début de l'histoire, un peu tordue, ne convaincra personne. Ainsi Tom et Jerry justifient le fait de n’avoir jamais parlé auparavant pour la simple et bonne raison qu'ils n’avaient pas réalisé que les autres animaux le faisaient depuis longtemps de leur côté. Il s’agit ici d’une pirouette risible qui tend à prouver qu’aucun effort n’a été concentré pour trouver mieux. Ce n'était pas une idée brillante, et on ne peux que regretter le fait que les équipes de production ne s'en soient pas rendu compte. L’idée de base était audacieuse, mais son exécution est raté. Le duo du chat et de la souris est toujours aussi sympathique, mais le public perd toute sa fibre nostalgique dès lors que les personnages se mettent à parler.

Le scénario nous présente une petite fille qui souhaite échapper aux griffes de sa cruelle tutrice, avec l’aide de ses nouveaux amis, pour un résultat téléphoné à outrance. Les nouveaux personnages développés à cette occasion dénotent par leur banalité.

Si les dessins sont satisfaisants, l’animation, elle, est tout juste passable (surtout si on considère que le film a été pensé pour le cinéma). Le résultat est parfois même indigne de certains cartoons produits des décennies plus tôt. Finalement, l’esthétique globale de l’œuvre s'illustre seulement par sa modestie.

Tout ce qui faisait le piquant des cartoons Tom et Jerry semblent avoir été sacrifié sur l'autel de la standardisation, afin que le film ressemble au plus prét à ce que réalise le géant du secteur, Disney. En effet, le film nous évoque le Classique Les Aventures de Bernard et Bianca sur plusieurs aspects, son intrigue mais également la ressemblance de certains personnages, dans leurs attitudes et dans leurs aspects visuels.

Comme si l'ajout des voix pour Tom et Jerry ne suffisait pas, les créateurs ont également pensé que ce serait une bonne idée de les faire chanter, à la sauce Disney (là encore). Les chansons s’avèrent désastreuses, un véritable supplice pour le spectateur.