Douce et Criquet s'aimaient d'amour tendre
Douce et Criquet s'aimaient d'amour tendre
Infos techniques du film d'animation "Douce et Criquet s'aimaient d'amour tendre"
Titre original
Durée
Date de sortie en France
Pays d'origine
Réalisation
Société de production
Synopsis du film d'animation "Douce et Criquet s'aimaient d'amour tendre"
Les amours de Hoppity le criquet et Douce, la fille d'un bourdon, sont troublées par la négligence des humains et le projet de construction d'un gratte-ciel sur leur territoire.
Critique du film d'animation "Douce et Criquet s'aimaient d'amour tendre"
Un petit bijou oublié
Dernier long métrage des frères Fleischer, Douce et Criquet s’aimaient d’amour tendre fait les frais d’un contexte économique fragilisé par la guerre en Europe, et essuie un énorme échec commercial qui pousse les Fleischer Studios à fermer ses portes. Pourtant, les efforts accomplis par le studio depuis le film précédent (le décevant Les Voyages de Gulliver), sautent littéralement aux yeux, et on ne peut que déplorer l’énorme injustice de ce gâchis, car le résultat est loin d’être mauvais, replacé dans son contexte, il apparaît même très honorable.
Les points forts
Les premiers efforts visibles de la production se portent sur l'animation, bien plus satisfaisante que dans Les Voyages de Gulliver, car plus harmonieuse, plus soignée, et plus fluide. Si la qualité n’égale toujours pas celle des productions Disney, on sent bien que les artistes se sont donné du mal.
Nous retrouvons là encore l’influence du style Disney, mais cette fois-ci le studio ne fait pas l’erreur d'essayer de recopier sur ce qui fonctionne chez le concurrent. Les frères Fleischer semblent avoir compris qu’ils ne maîtrisaient pas la délicatesse des dessins de personnages humains, à l'image de Blanche-Neige, et se concentrent désormais pleinement sur des protagonistes au style cartoonesque, en s'appuyant sur les acquis et le savoir-faire du studio. Les insectes sont autant de personnages sympathiques et visuellement aboutis. Quant aux humains, ils sont bien présents, mais la production à l’intelligence de ne jamais dévoiler leurs visages et de les intégrer comme une présence de second plan. Ces derniers sont toujours animés avec la technique de la rotoscopie, pour un résultat qui cette fois-ci fonctionne à merveille, grâce à l'instauration d'un contraste visuelle entre le petit monde des insectes, féerique, coloré, merveilleux, et celui des hommes, plus réaliste et plus sombre. L’esthétique globale du film est un enchantement, certains effets visuels sont ingénieux, les décors sont très inspirés, et franchement réussis.
Le scénario est très bien ficelé. Le film bénéficie de plusieurs lectures appréciables des petits comme des grands. Le rythme est efficace. Les chansons sont très sympas, en dépit du fait qu’elles nous apparaîtront un peu désuètes.
Dans cet univers enchanteur, tous les petits gestes du quotidien des êtres humains ont une incidence sur la vie silencieuse des insectes. Toutes les séquences qui s'appuient sur cette idée s'illustrent comme des petits bijoux d’inventivités. Ainsi on relèvera de nombreux passages très bien sentis, franchement intelligents dans leurs élaborations. La scène finale, de l’édification du building, et son ascension par les protagonistes est très intéressante à observer, et se révèle un bouquet final très approprié.
Les points faibles
Malgré ses beaux efforts, le film est loin d’être parfait et accuse quelques maladresses, sans réelles incidences sur le plaisir que l’on ressent à le visionner. Les personnages ont des personnalités simples, trop faciles. Les dialogues n’ont pas beaucoup de saveur. L’émotion et l’humour ne sont pas au rendez-vous, en tout cas ce ne sont pas les aspects du film les plus remarquables.
En conclusion
Ce film est le chef d’œuvre déconsidéré, et méconnu, des studios Fleischer. S’il était sorti à une autre époque, moins troublée, il ne fait aucun doute qu’il aurait rencontré son public. Pour autant, il saura se faire apprécier, encore aujourd’hui, par les passionnés et les nostalgiques.
Une réédition dépoussiérée serait vraiment la bienvenue.