Une immense prouesse technique ! L’animation est minutieuse et témoigne d’un long travail acharné et patient. On ressent une époustouflante puissance visuelle mais aussi sonore, grâce à un montage et un mixage méticuleux qui narrent à la perfection ce voyage tordu, cruel, dystopique et tellement laid qu’il en devient sublime. Si le film est quasiment dépourvu de dialogues, le design sonore compense largement, immergeant le spectateur dans cet univers cauchemardesque. Les véritables acteurs incrustés dans cet univers sont presque irréels à l’écran. L’imaginaire hors du commun de Tippett nous offre une escapade terrifiante dans les mœurs d’une société infernale.

L’esthétique peu commune des personnages, avec leurs physiques qui dérangent, nous perturbent et nous effraient, tandis que le body horror donne des frissons. Sang, cadavres, meurtres, désordre : tout ce que nous pouvons trouver en enfer se trouve dans ce film prédominé par le rouge (feu, sang) et le noir (terre, infrastructures, personnages, ambiance générale).