En toute sincérité, il est difficile de trouver des qualités à cette production navrante, et il apparaît évident que son succès retentissant est avant tout dû à l’intérêt et à la sympathie que les parents des années 80 portaient à la gamme de peluches des Bisounours, super mignons. Par ailleurs, ce pur produit marketing, plein de bons sentiments, mettant en scène des nounours qui parlent, qui vivent dans les nuages, et qui volent au secours des enfants malheureux, s’avérait être un spectacle tout à fait rassurant pour tous les parents qui souhaitaient mener leurs enfants au Cinéma, et qui n'avait pas tellement de choix (bien sûr, on comprend très bien qu'ils n'aient pas opté pour le très sombre et inquiétant Taram et le Chaudron magique). Avec un peu de recul, on imagine l’immense déception que la découverte de ce film a dû être pour le public. On regrette également l’aspect publicité géante du produit, d'autant plus que le résultat peine à briller par d'autres intentions...

Bourrée de défauts, produits avec paresse, et dégueulant d’insupportables niaiseries, la production semble réunir ici tous les clichés du film pour enfants. Les Bisounours, le film est l’exemple criant de ce qui se fait de pire en terme d’animation dans les années 80. Le film a certainement était réalisé par une équipe ayant l’idée préconçue que les enfants n’avaient aucun sens critique, et qu’ils n’étaient pas un public très exigeant. Au passage, ils ont laissé sur le carreau tous les parents qui les accompagnaient au cinéma et qui ont dû vivre un véritable calvaire pendant une heure quinze. Car, on ne va pas se mentir, le contenu est tout à fait minable.

L’histoire est d’une convenance absolue. Aucun effort n’a été déployé pour surprendre le public. Les personnages sont sans âme, le petit garçon, qui se fait manipuler par le livre-sorcière se révèle parfaitement stupide, presque dénué de toute intelligence émotionnelle et même de bon sens. L’animation fait littéralement mal aux yeux. Les musiques et les chansons sont si mièvres qu’elles en deviennent presque obscènes. Le doublage, le rythme et le montage sont d’un amateurisme consternant. Bref, le film est pitoyable et déplore, par-dessus tout, une absence d’ambition et d’intention vertigineuse.