Jeannot l'Intrépide
Jeannot l'Intrépide
Infos techniques du film d'animation "Jeannot l'Intrépide"
Titre original
Durée
Date de sortie en France
Pays d'origine
Réalisation
Société de production
Distinction
Synopsis du film d'animation "Jeannot l'Intrépide"
Jeannot et ses frères se perdent dans la forêt et sont capturés par un ogre qui les rapetisse. Les voilà en cage comme des insectes. Mais Jeannot parvient à s'échapper et sauve la reine des abeilles d'une invasion de frelons.
Critique du film d'animation "Jeannot l'Intrépide"
Le vilain Petit Poucet
Jeannot l’Intrépide est le deuxième long métrage d’animation français, et le premier employant le dessin traditionnel, ce qui fait de son réalisateur, Jean Image, un pionnier local. Si l’initiative est honorable, le résultat, d’un point de vue artistique, se révèle très décevant, l’œuvre est d’ailleurs rapidement tombée dans l’oubli le plus total, en dépit du fait qu’une partie de l’histoire ait été ultérieurement présentée sous la forme d’une série télévisée (Joë chez les abeilles).
Les points forts
L’histoire nous emmène à la redécouverte du conte du Petit Poucet, une idée sympathique qui présente quelques trouvailles visuelles pleines de fraîcheur. Le voyage de Jeannot rapetissé aux pays des abeilles est distrayant. Les couleurs sont chatoyantes, si elles manquent de subtilité il est vrai qu’elles procurent au film un aspect flamboyant agréable.
Les points faibles
Il est impossible de parler d’amateurisme sans insulter les artistes ayant travaillé sur ce film, pourtant l’impression que l’on éprouve en le visionnant s’en approche. Le problème ne vient pas tant des dessins élémentaires que de leurs mouvements tarabiscotés. En effet, le principe même de l’animation n’est pas pleinement maîtrisé, et, en l’état, l’illusion manque cruellement de précision et de finesse. Les animateurs abusent trop souvent de boucles grossières dans les séquences. Les personnages apparaissent sans consistance, comme des poupées de caoutchouc. Leurs visages se déforment et leurs mouvements défient les lois de la logique. Leurs expressions primaires se résument souvent à des yeux ronds pour la surprise, ou des triangles pour la colère ou la concentration. Par ailleurs, Jeannot et ses frères sont tous identiques et manquent de personnalité. Les autres personnages du film ne résultent pas non plus d’une grande recherche. Le film est peuplé de nombreux insectes sans aucun signe distinctif les uns des autres, si ce n’est une couronne pour la reine des abeilles.
Aucun autre aspect du film ne se distingue par son audace ou ses qualités : la musique et les dialogues sont sommaires ; les décors sont vides ; les plans sont bancals et les perspectives sont trop souvent ratées ; l’humour ne fonctionne pas... En fait, c’est l’œuvre tout entière qui manque de profondeur et de précision.
En conclusion
Il est très difficile de prendre le moindre plaisir devant ce spectacle négligé, qui peinera même à susciter la curiosité des plus grands passionnés en raison de ses innombrables lacunes.
Sur le plan de la nouveauté, plus de dix ans séparent Jeannot l’intrépide de son équivalent américain, Blanche-Neige et les sept nains, pourtant la comparaison est impitoyable à l’égard de ce malheureux Jeannot, qui n’arrive même pas à la cheville du chef d’œuvre du géant américain.
Jeannot l’Intrépide n’est tout simplement pas un bon film d’animation. Trop quelconque, il n’est clairement pas le digne représentant du savoir-faire français que nous espérions. Jean Image, qui souhaitait créer un long métrage dans la tradition de Walt Disney a sans doute placé son ambition au-dessus de la rigueur que sollicitait une telle entreprise.