Le scénario est beaucoup trop conventionnel, avec une absence de surprise ennuyante. L’histoire se dessine comme on s’y attend, loupant de nombreuses occasions d’échapper à une monotonie narrative pesante. Le film aurait pu bénéficier d’une plus grande intensité dramatique et émotionnelle. Le rythme manque d’énergie, avec de nombreuses longueurs, des moments de flottement et de vide, et surtout un format de deux heures qui aurait pu être écourté de 45 minutes sans que la logique du film n’en pâtisse.

L’animation n'est pas déshonorante mais elle ne fera pas l’unanimité. Si elle se distingue par sa fluidité et son efficacité dans les scènes d’action, elle accuse de nombreuses lacunes lorsqu’on y regarde de plus près. En effet, les textures manquent cruellement de soin, avec des cheveux compacts aux effets plastiques dignes des plus mauvais films 3D, et un traitement des arrière-plans particulier, hachuré, qui n’est pas toujours du plus bel effet. Par ailleurs, la définition visuelle des personnages manque de simplicité, les visages sont anguleux et les corps paraissent déformés. Les grands yeux sévères de Kenji Sato le rendent antipathique. Le contraste entre le visuel des humains et celui du bébé Kaiju (qui ressemble à un Pokémon) est plutôt déstabilisant. En d’autres mots, l’esthétique du film manque cruellement d’harmonie.