The Garden of Words
The Garden of Words
Infos techniques du film d'animation "The Garden of Words"
Titre original
Durée
Date de sortie en France
Pays d'origine
Réalisation
Société de production
Synopsis du film d'animation "The Garden of Words"
Takao rencontre un jour Yukino, une mystérieuse femme plus âgée que lui. Ils commencent à se voir encore et encore mais seulement les jours de pluie.
Critique du film d'animation "The Garden of Words"
The Garden of Words est une belle production de CoMix Wave films, connu notamment pour Your Name. Dans ce moyen-métrage, Takao souhaite devenir cordonnier, et pour cela, il sèche les cours les matins pluvieux pour dessiner dans un parc. C’est là qu’il rencontre Yukino, une femme plus âgée. Ils décident de se donner rendez-vous tous les jours de pluie. Mais qu’adviendra-t-il de leur relation une fois la saison des pluies terminée ?
Les points forts
À travers son esthétique, The Garden of Words capture parfaitement la dualité de la vie citadine japonaise. L'intérieur est réduit, débordant d’objets de toutes sortes, à l’image des stations de trains souvent dépeintes dans le film. À l’inverse, la nature est vaste, elle s’étend et divise la ville en deux mondes opposés. Le travail d’animation autour du parc, dans lequel se déroule la majeure partie du film, est tout simplement magnifique. Le jardin, au style traditionnel japonais, semble appartenir à un autre espace-temps, rempli de poésie. Il est comme un dôme de pluie scintillante qui laisse parler les cœurs. Là-bas, la pluie ne semble plus être le présage d’une mauvaise journée ; les personnages nous apprennent à l’aimer, voire à l’adorer, tant elle symbolise de belles choses.
De plus, le film ne dure que 45 minutes. Ce choix est judicieux, car il permet à l’histoire de ne pas s’étirer jusqu'à la monotonie. Le moyen-métrage n’a pas besoin de plus de temps pour faire passer son message. La contemplation et l’ennui sont des privilèges, mais seulement s’ils ne durent pas indéfiniment.
Les points faibles
Le principal problème du film réside dans la manière dont est représentée la relation entre Takao et Yukino. Takao a 15 ans, tandis que Yukino en a 27, mais cette dernière, pourtant adulte, parle comme une jeune fille et adopte souvent des manières enfantines. Même si ce choix était délibéré de la part du réalisateur, l’archétype typiquement japonais de la “femme-enfant” soulève une vraie question sur les attentes du public. La scène finale en est le meilleur exemple ; les réactions de Yukino sont écrites de manière curieusement immature, ce qui rend le dénouement presque grotesque. Néanmoins, il est nécessaire de noter que les habitudes sociales varient beaucoup d’un pays à l’autre, notamment entre la France et le Japon, qui sont presque opposés dans leur manière d’interagir et de créer des liens. Ainsi, les spectateurs japonais et français sont très différents. Ce qui semble être un mauvais choix pour nous pourrait être perçu différemment par nos amis nippons.
En conclusion
En dehors des codes classiques du long-métrage à succès, The Garden of Words est une belle introduction au contemplatif pour un public qui n’y est pas habitué. Son portrait poétique de la ville et de sa nature est charmant, nous donnant l’impression d’une sieste improvisée mais réconfortante lors d’un après-midi pluvieux. Cependant, la dernière scène est comme un orage désagréable qui nous fait bondir du lit, en nous demandant : avons-nous bien fait de nous endormir ?