Junk Head
Junk Head
Infos techniques du film d'animation "Junk Head"
Titre original
Durée
Date de sortie en France
Pays d'origine
Réalisation
Société de production
Synopsis du film d'animation "Junk Head"
Déconseillé aux moins de 12 ans
L’humanité a réussi à atteindre une quasi immortalité. Mais à force de manipulations génétiques, elle a perdu la faculté de procréer, et décline inexorablement. En mission pour percer les secrets de la reproduction, Parton est envoyé dans la ville souterraine, où vivent des clones mutants prêts à se rebeller contre leurs créateurs…
Critique du film d'animation "Junk Head"
Coup de coeur
Junk Head, un long métrage d’animation en volume écrit et réalisé par Takahide Hori, a été initialement présenté en 2017 et remanié en 2021. Autodidacte, Hori, inspiré par Makoto Shinkai, a entrepris ce projet ambitieux sans expérience préalable dans le domaine. À quarante ans, il lance la production d’une première version de 30 minutes, Junk Head 1, qu’il diffuse sur YouTube après plusieurs projections en 2013. Suite à son succès, Hori tente de financer un second court métrage, mais sa campagne de financement participatif échoue. Malgré tout, il parvient à créer la version longue de Junk Head en 2017, à l’aide d’une fine équipe. L’histoire se déroule dans un univers futuriste où les humains, presque immortels, sont confrontés à un déclin démographique. Un jeune explorateur cyborg doit plonger dans les souterrains habités par des créatures, les « Marigans », pour tenter de sauver l’humanité.
Les points forts
Takahide Hori réussit à créer un univers post-apocalyptique saisissant. Les décors brutalistes, accompagnés d'une ambiance sonore pesante et d’un design de personnages grotesques, plongent le spectateur dans une atmosphère unique. La langue, mélange de japonais et de bruitages incohérents, renforce l'immersion en rendant le dialogue presque incompréhensible (nous présentant comme des étrangers).
L'aspect le plus remarquable de Junk Head est sa mise en scène. À première vue, le film semble relever du genre horrifique, mais il révèle rapidement un ton humoristique. L’humour, à la fois décalé et enfantin, allège l’atmosphère, même lorsque les scènes frôlent l’horreur. Le film utilise habilement les silences et la musique pour accentuer son côté comique. Les personnages, même les plus terrifiants, deviennent attachants grâce à leur gentillesse ou leur naïveté. La scène touchante de l’enfance de la fille à la cape rouge en est un parfait exemple.
Narrativement, le film reste simple : notre héros est lancé dans un monde inconnu pour mener sa mission. Plutôt que de suivre une trame complexe, le récit se déroule comme une exploration, chaque acte renouvelant le suspense et maintenant l’intérêt du spectateur.
Les points faibles
Bien que Junk Head soit globalement réussi, quelques points faibles sont à relever. Le manque de lignes narratives fortes peut parfois créer un sentiment de désorientation.
Par ailleurs, l’animation présente quelques défauts : les mouvements des personnages manquent parfois de fluidité et les transitions entre les plans peuvent être incohérentes.
En conclusion
Takahide Hori a brillamment relevé son défi. Junk Head se distingue comme un exemple de réussite pour un film né de rien. Malgré son absence de formation cinématographique, Hori a su, en une décennie, créer un long métrage d’animation en volume qui attire l’attention. Préparant une trilogie, il parvient à allier habilement horreur et humour, offrant ainsi un mélange de genres captivant.