Horreur/Épouvante
Horreur/Épouvante
Dossier rédigé par Guillaume
Le genre Horreur/Épouvante cherche à provoquer la peur, l'angoisse ou le malaise chez le spectateur. Ce type de film utilise des éléments tels que des monstres, des situations surnaturelles, des effets de suspense et des atmosphères sombres pour atteindre son objectif. L'horreur peut varier de l'épouvante subtile à la terreur graphique, en passant par la tension psychologique et les représentations visuelles explicites.
L'Horreur et l'Animation
Bien que largement représenté dans les films en prises de vue réelles, le genre Horreur/Épouvante a également trouvé sa place dans l'animation, dans une moindre mesure. Le genre est souvent accompagné d’éléments humoristiques ou fantastiques pour s’adapter à un public plus familial.
Les premiers films d'Horreur animés
Le genre s’est manifesté dans le domaine de l’animation de manière discrète, souvent sous la forme de courts métrages expérimentaux. Un exemple précurseur est La Danse macabre (1929) de Disney, un court métrage qui joue sur le macabre avec un style humoristique et rythmé.
Des décennies plus tard, des longs métrages d'animation ont commencé à explorer plus sérieusement le genre. Toujours chez Disney, l’horreur se manifeste avec Une nuit sur le Mont Chauve, un segment du film Fantasia (1940), qui met en scène des démons dans une danse sombre et menaçante.
Plus tard, le court métrage La Légende de la Vallée endormie, inspiré de la nouvelle La Légende de Sleepy Hollow est compilé dans le film Le Crapaud et le maître d'école (1949). Cette œuvre parvient à mêler habilement humour et épouvante, offrant une atmosphère inquiétante et des scènes mémorables, s'éloignant des standards habituels du studio.
Dans les années 1980, certains longs métrages tels que Metal hurlant (1981), Vampire Hunter D (1985) et Akira (1988) intègrent des éléments horrifiques à leurs univers. Bien qu'ils ne soient pas spécifiquement des films d'horreur, ces œuvres se distinguent par leurs références brillantes au genre et leur approche unique.
Comédie horrifique
C'est surtout à travers la comédie que le genre s'exprime dans l'animation. Ce mélange permet d'explorer des histoires où l'épouvante est adoucie par le burlesque et la satire.
Un exemple emblématique est la série Scooby-Doo, déclinée en de nombreux films d'animation. La franchise combine mystères surnaturels, situations comiques et dialogues humoristiques. Les personnages, notamment Sammy et Scooby, apportent un contraste comique aux situations inquiétantes, rendant ces films accessibles à un jeune public tout en intégrant des éléments empruntés au fantastique horrifique.
Des films d'horreur à voir en famille
Coraline (2009) de Henry Selick, souvent cité comme l'une des œuvres animées les plus effrayantes pour un jeune public, raconte l'histoire d'une jeune fille découvrant un monde parallèle inquiétant où l'horreur se manifeste progressivement.
Monster House (2006) revisite quant à lui le mythe de la maison hantée, combinant des scènes effrayantes et une ambiance menaçante tout en s'adressant à un public familial.
Des œuvres comme L’étrange pouvoir de Norman (2012), du studio Laika, ou Les Noces funèbres (2005) de Tim Burton, combinent horreur, comédie et drame, et se distinguent par leur originalité et leur efficacité.
Des œuvres perturbantes et avant-gardistes
Les films Junk Head (2017) de Takahide Hori et Mad God (2021) de Phil Tippett illustrent la capacité de l'animation à plonger le spectateur dans des univers cauchemardesques et perturbants.
Junk Head utilise la stop-motion pour raconter l'histoire d'un humain envoyé dans un monde souterrain peuplé de créatures étranges. Ce film, à la croisée de la science-fiction et de l'horreur, crée une atmosphère oppressante et intrigante.
Mad God est une descente hallucinante dans un monde dystopique peuplé de créatures grotesques et de paysages dévastés, avec une approche expérimentale marquée et une représentation sans concession de la violence et de la déchéance.
Bien que l'horreur en animation reste un genre de niche, elle offre une perspective fascinante et innovante sur la façon de susciter la peur et l'angoisse. Les œuvres qui explorent ce genre démontrent que l'animation n'est pas limitée aux récits familiaux ou humoristiques, mais qu'elle peut aussi raconter des histoires sombres et troublantes, capables de marquer durablement l'esprit des spectateurs.