Horreur/Épouvante

Horreur

Horreur/Épouvante

Dossier rédigé par Guillaume

Le genre Horreur/Épouvante cherche à provoquer la peur, l'angoisse ou le malaise chez le spectateur. Ce type de film utilise des éléments tels que des monstres, des situations surnaturelles, des effets de suspense et des atmosphères sombres pour atteindre son objectif. L'horreur peut varier de l'épouvante subtile à la terreur graphique, en passant par la tension psychologique et les représentations visuelles explicites.

 

L'Horreur et l'Animation

Bien que largement représenté dans les films en prises de vue réelles, le genre Horreur/Épouvante a également trouvé sa place dans l'animation, dans une moindre mesure. Le genre est souvent accompagné d’éléments humoristiques ou fantastiques pour s’adapter à un public plus familial.

 

Alvin et les Chipmunks contre Frankenstein
Alvin et les Chipmunks contre Frankenstein - Kathi Castillo - 1999

 

Les premiers films d'Horreur animés

Le genre s’est manifesté dans le domaine de l’animation de manière discrète, souvent sous la forme de courts métrages expérimentaux. Un exemple précurseur est La Danse macabre (1929) de Disney, un court métrage qui joue sur le macabre avec un style humoristique et rythmé.

 

Silly Symphonies - La Danse macabre - Walt Disney - 1929

 

Des décennies plus tard, des longs métrages d'animation ont commencé à explorer plus sérieusement le genre. Toujours chez Disney, l’horreur se manifeste avec Une nuit sur le Mont Chauve, un segment du film Fantasia (1940), qui met en scène des démons dans une danse sombre et menaçante.

 

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Fantasia - Ben Sharpsteen - 1940

 

Plus tard, le court métrage La Légende de la Vallée endormie, inspiré de la nouvelle La Légende de Sleepy Hollow est compilé dans le film Le Crapaud et le maître d'école (1949). Cette œuvre parvient à mêler habilement humour et épouvante, offrant une atmosphère inquiétante et des scènes mémorables, s'éloignant des standards habituels du studio.

 

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Le Crapaud et le Maître d’École - James Algar, Clyde Geronimi, Jack Kinney - 1949

 

 

Dans les années 1980, certains longs métrages tels que Metal hurlant (1981), Vampire Hunter D (1985) et Akira (1988) intègrent des éléments horrifiques à leurs univers. Bien qu'ils ne soient pas spécifiquement des films d'horreur, ces œuvres se distinguent par leurs références brillantes au genre et leur approche unique.

 

Métal hurlant
Métal hurlant - Gerald Potterton - 1981

 

Comédie horrifique

C'est surtout à travers la comédie que le genre s'exprime dans l'animation. Ce mélange permet d'explorer des histoires où l'épouvante est adoucie par le burlesque et la satire.

Un exemple emblématique est la série Scooby-Doo, déclinée en de nombreux films d'animation. La franchise combine mystères surnaturels, situations comiques et dialogues humoristiques. Les personnages, notamment Sammy et Scooby, apportent un contraste comique aux situations inquiétantes, rendant ces films accessibles à un jeune public tout en intégrant des éléments empruntés au fantastique horrifique.

 

Scooby-Doo sur l’île aux zombies
Scooby-Doo sur l’île aux zombies - Hiroshi Aoyama - 1998

 

Des films d'horreur à voir en famille

Coraline (2009) de Henry Selick, souvent cité comme l'une des œuvres animées les plus effrayantes pour un jeune public, raconte l'histoire d'une jeune fille découvrant un monde parallèle inquiétant où l'horreur se manifeste progressivement.

 

Coraline
Coraline - Henry Selick - 2009

 

Monster House (2006) revisite quant à lui le mythe de la maison hantée, combinant des scènes effrayantes et une ambiance menaçante tout en s'adressant à un public familial.

 

Monster House
Monster House - Gil Kenan - 2006

 

Des œuvres comme L’étrange pouvoir de Norman (2012), du studio Laika, ou Les Noces funèbres (2005) de Tim Burton, combinent horreur, comédie et drame, et se distinguent par leur originalité et leur efficacité.

 

Les Noces funèbres
Les Noces funèbres - Tim Burton - 2005

 

Des œuvres perturbantes et avant-gardistes

Les films Junk Head (2017) de Takahide Hori et Mad God (2021) de Phil Tippett illustrent la capacité de l'animation à plonger le spectateur dans des univers cauchemardesques et perturbants.

Junk Head utilise la stop-motion pour raconter l'histoire d'un humain envoyé dans un monde souterrain peuplé de créatures étranges. Ce film, à la croisée de la science-fiction et de l'horreur, crée une atmosphère oppressante et intrigante.

 

Junk Head
Junk Head - Takahide Hori - 2017

 

Mad God est une descente hallucinante dans un monde dystopique peuplé de créatures grotesques et de paysages dévastés, avec une approche expérimentale marquée et une représentation sans concession de la violence et de la déchéance.

 

Mad God
Mad God - Phil Tippet - 2021

 

Bien que l'horreur en animation reste un genre de niche, elle offre une perspective fascinante et innovante sur la façon de susciter la peur et l'angoisse. Les œuvres qui explorent ce genre démontrent que l'animation n'est pas limitée aux récits familiaux ou humoristiques, mais qu'elle peut aussi raconter des histoires sombres et troublantes, capables de marquer durablement l'esprit des spectateurs.

 

Seoul Station
Seoul Station - Yeon Sang-ho - 2016