Histoire du Cinéma d'Animation: Genèse
Histoire du Cinéma d'Animation: Genèse
Dossier rédigé par Guillaume
Cette première partie de notre dossier explore les origines de l'animation, depuis les premières expériences avec le théâtre d'ombres jusqu'aux inventions marquantes des Frères Lumière et de Georges Méliès. Les dispositifs comme la lanterne magique et le zootrope ont posé les bases de la projection animée, tandis que des pionniers comme Émile Reynaud ont insufflé vie aux premiers dessins animés. Ce voyage dans le passé rend hommage à l'ingéniosité de ceux qui ont façonné l'émergence et le développement du cinéma d'animation.
L’Animation est l'essence même du cinéma
Cette affirmation trouve son sens dans la définition du mot cinéma: un procédé d'enregistrement et de projection d'images animées. Lorsque ces images sont projetées suffisamment vite les unes après les autres, elles créent l'illusion du mouvement, c’est le principe du film photographique. Il serait donc théoriquement correct de prétendre que tous les films de l’histoire du 7e art sont avant tout des œuvres animées.
Mais le terme animation, tel qu’on l’emploie dans l’industrie du cinéma, désigne un genre bien particulier, qui se distingue des films en prises de vue réelles et dont l’ensemble des techniques employées permet de générer une impression de mouvement à des objets ou des représentations, dans le but généralement, de raconter une histoire.
Depuis ses débuts au tournant du XXe siècle, le film d’animation s'est souvent réinventé à la fois sur le plan artistique et technique, en tirant profit des nouvelles technologies, mais sans pour autant oublier ses origines. Cette diversité témoigne de la richesse de l’art animé.
L’Animation avant le cinéma
Il est possible de remonter jusqu’à l’art préhistorique pour trouver les premières manifestations anachroniques de l’animation, mais son héritage le plus significatif provient de l'intention de créer du mouvement dans les représentations de théâtre d'ombres, également connus sous le nom d’ombres chinoises, apparus en Asie entre le IXe et le Xe siècle. La pratique consistait à raconter des histoires en plaçant des figurines plates contre un écran éclairé par une lampe à huile. De manière similaire, les marionnettistes dans leurs théâtres de marionnettes insufflaient du mouvement à leurs personnages à l'aide de tiges ou de fils.
La Lanterne magique
La lanterne magique est le nom amusant du premier appareil de projection, l’ancêtre des projecteurs de diapositives. Créé en 1659, par le Néerlandais Christian Huygens, l’instrument fonctionne sur le principe de la chambre noire qui permet d’obtenir une projection de la lumière sur une surface plane. Le public de ces projections est aussi fasciné qu’apeuré par les apparitions que rendait possibles cette technologie.
Le Précinéma
Au cours du XIXe siècle, des inventeurs s’intéressent aux phénomènes optiques de la perception visuelle humaine et tentent de reconstituer le mouvement à partir de dessins ou de photographies avec les procédés du précinéma. Le Thaumatrope, le Phénakistiscope, le Stroboscope, le Zootrope, le Folioscope, le Praxinoscope, le Zoopraxiscope, sont autant de jouets de salons qui génèrent l’illusion du mouvement.
Le Kinétographe
L’ère du cinéma d’animation s’ouvre concrètement lorsque le Britannique John Carbutt met au point le support transparent, souple et résistant, en nitrate de cellulose, à l’origine des premiers films du cinéma. En 1891, les inventeurs américains Thomas Alva Edison et William Kennedy Laurie Dickson présentent leur caméra Kinétographe, avec laquelle ils enregistrent Le Salut de Dickson, premier film de l’histoire du cinéma.
Les Pantomimes lumineuses
En 1892, le Français Émile Reynaud achève son théâtre optique qui lui a demandé une quinzaine d’années de réflexion. L’invention lui permet de projeter ses Pantomimes lumineuses, les premiers dessins animés de l’histoire, d’un format de cinq à dix minutes, dont le plus cité est Pauvre Pierrot.
Les Frères Lumière
Le Kinétoscope donne des idées à Antoine Lumière qui convainc ses fils de travailler sur les découvertes d’Edison et de Reynaud. En 1895, Auguste et Louis Lumière parviennent à faire la synthèse des deux inventions en mettant au point leur caméra Cinématographe, qui est à la fois une caméra de prise de vues et un projecteur de cinéma.
Un Trucage aussi vieux que le cinéma
Le français Georges Méliès, considéré par beaucoup comme le papa de la science-fiction (Le Voyage dans la Lune), joue aussi un rôle important dans l’histoire du Cinéma d’animation en tant que pionnier des trucages, et notamment pour l’usage qu’il fait dans ses films du principe de l’arrêt de caméra (que l’on nommera plus tard technique de la pixilation). Le trucage, qui est l'un des plus anciens du cinéma, lui permet de créer des escamotages et des métamorphoses, comme on peut l’apercevoir dans ses films Escamotage d’une dame au théâtre Robert-Houdin (1896), et dans Le Château hanté (1897). L'effet spécial repose sur l’essence même de l’animation.
Sur le même principe, quelques autres réalisateurs adoptent la technique de la pixilation, comme le Français Segundo de Chomón dans son film Hôtel électrique (1908) où tous les objets semblent être gouvernés par des forces mystiques.
Time-lapse
Le time-lapse (ou plus simplement l’accéléré) est une animation réalisée avec une série de photographies prises à des moments différents afin que le mouvement du sujet soit accéléré à la projection. C’est Georges Méliès qui fait l’expérience du premier time-lapse alors qu’il travaille sur les trucages de son film Carrefour de l’opéra (1897). La technique est ensuite utilisée à de fins scientifiques par Jean Comandon pour observer, entre autres, la croissance des plantes. Les effets spéciaux de nombreux film en prises de vues réelles useront de ce procédé.
La partie deux de ce dossier, Les pionniers du dessin animé, est à découvrir ici.