Trois raisons de visionner L’Imaginaire
L’Imaginaire (nommé Amanda et les amis imaginaires au Festival d’Annecy), réalisé par Yoshiyuki Momose pour les studios Ponoc, sort ce vendredi 5 juillet sur Netflix. Que vaut ce nouveau long-métrage, tiré d’un roman d’A.F. Harrold ? Pour répondre à cette question, voici trois raisons de tenter le visionnage :
1 - La nouvelle production du studio Ponoc
L’Imaginaire a été créé par le studio Ponoc… un studio à suivre de près, pour tout fan d’animation. En effet, cette société a été fondée par plusieurs anciens collaborateurs du mythique studio Ghibli (dont Hiromasa Yonebayashi, réalisateur d’Arrietty, le petit monde des chapardeurs et de Souvenirs de Marnie). On leur doit déjà le long-métrage Mary et la Fleur de la Sorcière, ainsi que la compilation de courts-métrages Héros modestes (disponible sur Netflix). Doté de plusieurs grands talents de l’animation nippone, le studio Ponoc semble d’ores et déjà se présenter comme un héritier potentiel du studio de Totoro (même si ce dernier a toujours de beaux jours devant lui, personne ne parle de l’enterrer). Pour cette raison, il peut être intéressant de suivre l’actualité d’un jeune studio émergent.
2 - Le monde enchanteur des amis imaginaires
Le film part d’un postulat propice à la créativité : celui des amis imaginaires. La petite Amanda parle et joue avec son ami Rudger, fruit de sa propre imagination. Si ce concept n’est pas sans évoquer Bing-Bong, l’ami imaginaire de Riley dans Vice-Versa, l’œuvre de Momose fourmille d’idées qui n’ont rien à envier à Pixar. Toutes les aventures imaginées par Amanda sont vécues de façon réelle par Rudger, le décor évolue en fonction des jeux de la fillette. Les différents personnages imaginaires possèdent tous des facultés dépendant des besoins de leurs créateurs (par exemple, Rudger ne peut pas pleurer, Amanda l’ayant imaginé sans larmes). L’intrigue développe également tout un univers peuplé d’amis imaginaires, ces derniers survivant grâce à l’imagination et à la fiction. Le film joue donc à fond sur son concept et profite de toutes les possibilités offertes par l’imaginaire de l’enfance.
3 - Quand l’élève s’émancipe du maître
Le chara-design et l’animation de Mary et la Fleur de la Sorcière s’avéraient malheureusement un peu trop calqués sur le modèle du Studio Ghibli. Le constat était le même pour le segment Kanini et Kanino, issu de la compilation Héros modestes. Le studio semblait parti pour se contenter de copier la recette magique de la filmographie de Miyazaki. Fort heureusement, L'Imaginaire parvient à s’en émanciper pour développer son propre style visuel. Les ombres deviennent ici plus prononcées, les personnages gagnent ainsi en relief. Les ombres donnent un léger aspect « peinture ». Le spectateur se retrouve alors immergé dans le monde du dessin et par extension, dans celui de l’imagination.
Pour toutes ces raisons, L'Imaginaire s’impose comme un événement incontournable de cet été, pour tous les passionnés de Japanimation.